Comment avoir du bon foin pour votre cheval?

Depuis quelques jours les faneuses tournent à plein régime pour la récolte du foin et vous pensez à vos futurs approvisionnements … Qu’est-ce qu’un bon foin ? Où s’approvisionner ? Quels sont les astuces pour acheter moins cher ? Je réponds à ces questions dans mon article de blog !

Qu’est-ce qu’un bon foin ?

La qualité du foin dépend non seulement de la végétation qui le compose, mais également du moment de la coupe, du degré de maturité, ainsi que de la qualité du séchage et du stockage.

Schématiquement, vous trouverez soit du foin du pré constitué d’herbe naturelle, soit provenant de pâtures artificielles, semées d’espèces variées. Les espèces les plus appréciées par les chevaux sont le ray-grass, la fétuque des prés, la luzerne, le pâturin, le dactyle et la fléole des prés. La qualité d’une prairie est liée à la variété florale qui la compose, mais également à la nature du sol.

Attention aux prairies bordées de bois, dans lesquelles le foin aura du mal à sécher.

Le choix du moment de la coupe de l’herbe est important. Il dépend de deux critères : le stade de développement de la végétation et les espoirs d’ensoleillement qui conditionnent le séchage. Le meilleur moment de la coupe est lorsque la végétation est au stade optimum de son développement. Coupée plus tard, le tonnage est augmenté, mais au détriment de la qualité, compte tenu de la lignine fournie par les tiges. Car ce sont les feuilles qui nourrissent les chevaux et non les tiges !

Les graminées, comme le ray-grass, le dactyle ou la fléole, doivent être récoltés en première coupe au stade d’épiaison, c’est-à-dire lorsque 50% des épis chargées de graines sont éclos. Une fois coupée, l’herbe doit bénéficier d’un ensoleillement suffisant pour sécher, après avoir été en général retournée 2 fois : c’est le fanage ! On la rassemble ensuite en andains, qui sont pressés en petits ballots, en balle rondes ou cubiques, puis chargés sur des remorques afin d’être stockées à l’abri.

Un foin mouillé pendant le séchage perd en qualité. Les risques de moisissures sont également augmentés. Quant au stockage, il doit permettre au foin de conserver sa valeur nutritive pendant tout l’hiver, voire plus longtemps.

Où s’approvisionner ?

Les petits producteurs locaux proposent généralement du bon foin à des tarifs intéressants, surtout si la production a été bonne. Consultez la presse spécialisée ! La qualité du foin doit être vérifiée au moment de la livraison.

Autre piste : passer par des négociants qui commercialisent du foin produit dans des régions privilégiées, comme la Crau. Le « foin de Crau », particulièrement réputé, bénéficie d’une appellation contrôlée. Il est identifiable à la couleur rouge et blanc des ficelles qui entourent les ballots. Le « foin de montagne », du Jura ou des Vosges, bénéficie également d’une bonne réputation, tout comme celui au bord de la mer, réputé riche en minéraux. Le prix tient compte de la qualité, du cours de l’année liée à la production, du transport et de la quantité commandée.

La première coupe est préférable pour les chevaux, car elle est plus riche en fibres. La deuxième coupe, appelée regain, est plus nutritive, mais moins appréciée des chevaux.

Comment acheter moins cher ?

Voici quelques pistes pour réduire le coût du foin :

  • Commandez votre foin avant la récolte, avec cependant le risque de ne pas connaître sa qualité.

  • Achetez à proximité de l’écurie pour réduire le coût du transport. Dans les régions d’élevage, vous n’aurez pas de mal à vous adresser à un herbager.

  • Regroupez-vous à plusieurs, en passant par exemple par un centre équestre voisin, afin d’obtenir un tarif avantageux. Pour transporter le foin dans un van, sachez que l’on peut mettre 30 à 40 ballots dans un modèle à deux places.

  • Prévoyez bien vos quantités, car le foin acheté en fin d’hiver est bien plus cher, compte tenu de la demande.

  • A tonnage égal, les petits ballots sont deux à trois fois plus chers que les balles rondes, compte tenu de la manutention.

Comment juger la qualité du foin ?

Juger la qualité d’un foin nécessite une bonne expérience, que ce soit du foin de pré, ou provenant d’une pâture semée. Quel qu’il soit, le bon foin doit sentir bon et surtout ne pas avoir d’odeur de moisi, même au cœur des ballots.

Pour juger le foin à l’achat, la coutume veut que l’on prélève au hasard deux à trois ballots par remorque. Les ballots sont ensuite ouverts, pour observer la couleur de l’intérieur qui doit être « vert franc ». Trop clair, le foin a été délavé par la pluie après avoir été coupé ou est décoloré par un excès de soleil. Trop foncé, il provient de pâtures humides et ne manquera pas de moisir. On parle également de foin « rouillé » s’il présente des tâches jaunâtre suspectes.

En mettant la main au cœur du ballot, vous ne devez pas percevoir de chaleur, ni trouver de plaques collées, attestant qu’il a « chauffé » en se décomposant.

Des épis ouverts indiquent que le foin a été récolté tard, et a perdu en valeur nutritive. Des poussières et de la terre révèlent que le foin a été coupé très court. Attention à la présence de déjections animales !

Le bon foin doit être sec mais pas desséché. En d’autres termes, même sec, il doit conserver une certaine souplesse. Pour en juger, tenez fermement une petite touffe de foin entre les deux mains, puis pliez-la et tordez-la énergiquement, pour tenter de la sectionner. Si la botte se rompt en trois ou quatre mouvements, le foin est trop sec et a perdu de sa souplesse. S’il résiste à plus de quinze mouvements, vous pouvez considérer qu’il n’est pas suffisamment sec. En résumé, un foin correctement sec doit normalement se rompre après une dizaine de mouvements énergiques.



Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos