Le terme de « floconné » est quasiment entré dans le langage courant de l’alimentation des chevaux. Cependant, il faut différencier les aliments, des grains floconnés. Les aliments dits floconnés sont le plus souvent un mélange de matières premières, dont certaines sont des grains floconnés.

Le floconnage concerne généralement les graines de céréales (orge, maïs, etc.) Les grains sont cuits à la vapeur pendant environ 10 minutes avant d’être aplatis dans un laminoir, séchés à l’air chaud, puis refroidis à l’air froid. Ils sont alors prêts à être incorporés dans une ration ou un aliment. C’est le principe de la cuisson des céréales du petit déjeuner appliqué au cheval !

Cette cuisson favorise plus ou moins la digestibilité de l’amidon contenu dans les grains. Ainsi, elle améliore considérablement celle du maïs et de l’orge, mais beaucoup moins celle de l’avoine qui est déjà très digestible. Plus l’amidon d’un grain entier est difficile à digérer, plus son floconnage est intéressant. Ainsi, le floconnage du maïs ( FLOCONS DE MAÏS) en fait une excellente source d’énergie, digestible et concentrée, en augmentant sa valeur énergétique au kilogramme. Par rapport au grain entier, ce procédé permet d’apporter autant d’énergie (calories) pour une quantité moindre.

On peut utiliser des grains floconnés dans des rations traditionnelles, comme source d’énergie, mais également comme source de protéines (avec des graines de légumineuses – pois (FLOCONS 4x25) ou soja – préalablement toastées pour inhiber les facteurs antinutritionnels qu’elles contiennent) ou encore comme ingrédient dans des aliments composés (couramment appelés aliments floconnés). Mais attention, bien que la digestibilité de l’amidon soit améliorée par le floconnage, elle reste variable en fonction de nombreux facteurs. Plus la quantité consommée est élevée, moins le cheval digère correctement l’amidon, qui se retrouve alors dans le gros intestin où les fermentations qu’il provoquera pourront avoir des conséquences variables, des diarrhées aux coliques, jusqu’à la fourbure.

Caractéristiques

Comme nous l’avons vu, la présence de grains floconnés dans un aliment en remplacement de grains « brut » augmente la densité énergétique – nombre de calories / kg – de la ration. Mais, les grains floconnés ont un poids spécifique (exprimé en kg/litre) plus faible que celle du grain entier. Ainsi, le maïs pèse, par exemple, 300 g/litre sous sa forme floconnée, contre 750 g/litre sous forme de grains entiers. Si cet encombrement supplémentaire représente un inconvénient durant le transport et le stockage, il a aussi un réel avantage : la même quantité d’aliment – en kg – représente un volume plus grand, et occupera donc le cheval plus longtemps pendant son repas, voire stimulera sa salivation !

Par rapport à des aliments granulés, les aliments floconnés sont considérés comme plus élaborés. Mais il reste un mélange de plusieurs ingrédients. Ils sont particulièrement intéressants chez les chevaux aux besoins conséquents (FLOC SPORT), ou chez ceux qui ont des besoins modérés mais devant recevoir de petites quantités d’aliments concentrés (par exemple, des chevaux au pré avec une seule ration concentrée par jour). Dans les mashes que l’on peut acheter tout prêt ( MASH), les céréales sont présentées sous forme de flocons, ce floconnage remplaçant la cuisson des grains dans l’autocuiseur.

Autres procédés améliorant la digestibilité.

- Les traitements mécaniques.

Le concassage plus ou moins poussé, peut augmenter la digestibilité s’il a permis d’éclater les granules d’amidon contenues dans les grains. Ceci ne peut être attesté que par des examens au microscope.
Le broyage consiste à broyer plus ou moins finement un grain.
L’aplatissage ou laminage, parfois aussi appelé floconnage à sec, qui consiste à faire passer le grain entre deux rouleaux distants de quelques millimètres, ce qui l’écrase.

- Les traitements thermiques.
L’extrusion pour qui, à la différence du floconnage où le grain entier est transformé, mais retrouvé à la sortie, le grain est d’abord finement broyé en farine avant d’être introduit dans l’extrudeur. Il s’agit de l’application d’un traitement mécanique (cisaillement et pression) à température élevée. Pour finir, un disque coupe la pâte cuite en lui donnant des formes variées, plus ou moins dures et expansées. Ce traitement augmente la digestibilité de l’amidon, mais doit être techniquement maîtrisé pour ne pas imposer de cuisson excessive. C’est un procédé bien connu mais appliqué aux aliments pour chevaux depuis assez peu de temps.
La micronisation consiste en une cuisson par rayon infrarouge pendant 40 à 90 secondes. Bien que mise en avant dans de nombreux aliments pour chevaux, elle est peu documentée dans cette espèce.

Pour finir, il est important de souligné que l’emploi de procédés améliorant la digestibilité des céréales ne dispense pas cependant de respecter les règles de base de l’alimentation du cheval : fractionnement des repas, fourrage prépondérant dans les rations, respect de l’équilibre minéral de la ration, etc.

Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos