Le coup de chaleur chez le cheval

Des températures extérieures élevées, peu d’air dans les bâtiments, une atmosphère trop humide… Ces situations sont fréquentes durant la belle saison et sont les facteurs principaux du « coup de chaleur » chez le cheval. Il s’agit d’une urgence clinique, il est donc important de savoir repérer les premiers symptômes et les moyens de prévention de ce syndrome.

Qu’est ce qu’un coup de chaleur chez le cheval ?

La récolte, à l’origine des différences entre l’enrubanné et le foin

Le coup de chaleur se définit par une hyperthermie chez le cheval (température supérieure à 38.5 °C) pouvant dépasser 41°C et entraîner la mort. En temps normal, le cheval conserve une température corporelle constante comprise entre 37°C et 38.5 °C, et ce quelque soit la température extérieure.
Lorsqu’il fait chaud, les chevaux maintiennent leur température corporelle par deux mécanismes principaux :

  • La transpiration, qui permet de rafraîchir le cheval lors du processus d’évaporation de l’eau
  • La vasodilatation périphérique, qui permet d’éliminer la chaleur vers le milieu extérieur par la dilatation des vaisseaux sanguins présents sous la peau

Lorsque ces mécanismes sont insuffisants pour faire baisser la température, le coup de chaleur apparaît. Le sang s’accumule alors dans les vaisseaux de la peau et n’est plus disponible en quantité suffisante pour irriguer correctement les organes vitaux, entraînant un dérèglement des organes internes. Il est alors nécessaire d’agir rapidement pour éviter une issue fatale au cheval.

Comment reconnaître un coup de chaleur ?

Le coup de chaleur peut se déceler rapidement via la présence de symptômes facilement repérables par l’homme :

  • Une température élevée : On considère que le cheval est en hyperthermie lorsque le thermomètre affiche une température rectale supérieure à 38.5 °C. Au-delà de 40°C, on considère que le cheval est en danger.
  • Une fréquence cardiaque élevée : pour rappel, la fréquence moyenne d’un cheval est comprise entre 20 et 40 battements par minute
  • Une fréquence respiratoire élevée : le cheval respire plus rapidement que la normale et ce rythme ne diminue pas, même au repos
  • Une attitude anormale : Le cheval est amorphe, tête basse et ne réagit pas ou très peu aux stimuli extérieurs
  • Des muqueuses anormales : les muqueuses des gencives peuvent devenir sèches ou collantes. En temps normal, lorsqu’on appuie sur la gencive du cheval avec le doigt, celle-ci devient blanche et récupère sa couleur rose après une seconde. Si le délai de récupération est supérieur, il y a augmentation du temps de remplissage capillaire, signe d’un coup de chaleur. Les muqueuses peuvent également devenir rouges.
  • Transpiration : Le cheval peut être ruisselant de sueur ou bien ne pas transpirer du tout (on parle alors d’anhidrose chronique)
  • D’autres symptômes peuvent être observés, tels que des douleurs musculaires, coliques…

Les principales causes du coup de chaleur chez le cheval

Une activité physique trop intense :

Un exercice trop intense ou trop long réalisé lors de températures extérieures élevées peut amener le cheval à se trouver dans une situation de stress thermique. Cette situation peut aboutir à un coup de chaleur lorsque le cheval n’arrive plus à faire redescendre sa température. La transpiration abondante et une respiration forte et profonde sont les premiers signes de stress thermique.

Une atmosphère extérieure trop humide

La transpiration permet au cheval de refroidir son corps via le processus d’évaporation de l’eau qui permet de rafraîchir les tissus. Seulement, ce mécanisme n’est pleinement efficace qu’en cas de chaleur sèche. Si l’air est trop humide, l’évaporation naturelle perd en efficacité. De plus, en conditions fraîches et sèches, le cheval peut transpirer l’équivalent de 15 à 20 litres d’eau. Cette quantité atteint 30 litres lorsque le temps est chaud et humide. Le cheval a alors tendance à se déshydrater rapidement.

Une aération insuffisante

Si le coup de chaleur à majoritairement tendance à se produire suite à un travail intense en conditions climatiques chaudes, il peut également survenir chez le cheval au repos. En effet, certains facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un coup de chaleur, comme des zones chaudes, mal ventilées, un temps de transport long, une attache en plein soleil ou encore des boxes pas ou peu aérés (comme dans les boxes démontables par exemple).

Que faire si mon cheval fait un coup de chaleur ?

La première chose à faire en cas de cheval au travail est d’arrêter immédiatement l’effort dès l’apparition des premiers symptômes de stress thermique. Ensuite, il faut faire baisser la température du cheval par tous les moyens possibles. Commencez par placer le cheval dans une zone fraîche et ventilée puis arrosez le doucement avec de l’eau fraîche ou un linge humide. Attention à ne pas utiliser de l’eau froide pour éviter tout risque de choc thermique. Privilégiez l’encolure, le poitrail et les membres, ainsi que la nuque ou se trouvent tous les centres nerveux responsables de la régulation naturelle de la température chez le cheval. Vous pouvez également le placer face à un ventilateur électrique.

En cas de coup de chaleur, le cheval se déshydrate, il est donc essentiel de lui proposer à boire de l’eau fraîche (non glacée !) que vous pouvez complémenter en électrolytes. En effet, lorsque le cheval transpire abondamment, il perd beaucoup de sels minéraux vitaux. Les électrolytes en poudre ou pâte sont facilement disponibles et garantissent une absorption rapide en période de demande accrue. Vous pouvez également masser votre cheval sur toutes les parties musculaires du corps pour faire circuler le sang vers les organes les plus profonds. Attention, en cas de coup de chaleur, le cheval peut perdre l’équilibre et tomber. Assurez-vous de sa stabilité avant de commencer à le manipuler.

Enfin, il faut prendre la température rectale du cheval très régulièrement et veiller à ce que celle-ci baisse rapidement. Si celle-ci ne diminue pas dans les 20 à 30 minutes, il faut impérativement appeler le vétérinaire qui, après s’être assuré du bon fonctionnement du transit du cheval, lui administrera une perfusion pour le réhydrater.

Comment prévenir le coup de chaleur ?

Une bonne gestion des risques, notamment l’été, permet généralement de prévenir ses chevaux des coups de chaleur et d’éviter les risques liés à cette maladie.

Dans le cas d’un cheval à l'entraînement, privilégiez les séances d’exercices tôt le matin ou tard le soir. Évitez les heures les plus chaudes de la journée et/ou l’exercice en plein soleil.

Dans le cas d’un transport long, faites des arrêts régulièrement et proposez à boire à votre cheval à chaque pause. N’hésitez pas à lui administrer une seringue d’ électrolytes si nécessaire à l’arrivée (n’oubliez pas de laisser de l’eau à volonté au cheval).

Si vos box sont mal ventilés, il peut y faire plus chaud qu’à l’extérieur. Vous pouvez alors installer un brumisateur qui viendra rafraîchir l’air ambiant et vos chevaux en continu, sans les perturber. Le brumisateur Renson est une climatisation passive par projection d’eau sous forme d’une brume à évaporation quasi instantanée. Il permet de baisser la température ambiante de 5 à 10°C et d’éloigner les insectes lors des fortes chaleurs. Le programmateur permet de régler la fréquence de fonctionnement de l’installation ainsi que la durée de brumisation. Facile et rapide à installer.

Conclusion

Le coup de chaleur est une urgence clinique pouvant entraîner la mort du cheval. Elle ne doit donc pas être prise à la légère. Cependant, une bonne gestion de son effectif et un équipement adapté permettent de prévenir les risques liés à cette maladie durant l’été.


Louise JEGARD
Chef de Produit Équidéos