Le stress chez le cheval : comment ça marche ?

Bien qu’il s’agisse pourtant d’un réflexe de survie, chez le cheval, le stress est souvent associé à quelque chose de négatif : cause des stéréotypies, de la nervosité, etc.… Qu’en est-il vraiment ? Comment le gérer ? Je vous propose des solutions dans cet article.

Les mécanismes du stress chez le cheval

Le stress est défini par la réaction de l’organisme à une agression subie par un agent physique, psychique ou émotionnel entraînant un déséquilibre qui doit être compensé par un travail d’adaptation.

Il existe deux types de stress. La différence entre ces deux stress s’exprime dans leur durée : un stress aigu est considéré comme une exposition brève à un élément fort stressant. Alors qu’un stress chronique est considéré comme un stress continu, de longue durée. Il résulte d’une confrontation de façon successive à un stress aigu ne permettant pas au cheval de s’adapter. Lorsqu’un stress persiste et que l’individu ne peut s’adapter, on se trouve dans une situation appelée détresse, qui peut mener à des comportements d’anxiété ou de dépression.

La réaction au stress se décrit en trois phases : la réaction d’alarme (mobilisation des défenses), le stade de résistance (adaptation à l’élément stressant) et le stade d’épuisement (si l’élément stressant est puissant et/ou agit longtemps).

Les causes de stress pour le cheval

Les chevaux sont des proies, ils ont donc développé une grande sensibilité grâce à leurs sens (vue, ouïe, toucher, odorat, goût), à la nouveauté et à l’imprévu. Les chevaux possèdent une sensibilité à leur environnement, son changement va provoquer un stress chez le cheval. Il faut savoir que l’isolement est aussi un facteur de stress car le cheval est un animal très grégaire. La maladie et les soins courants (tonte, parages) peuvent être également des causes de stress. Le transport est aussi bien connu pour causer du stress chez nos chevaux.

Les conséquences du stress pour le cheval

La défense biologique engagée lors de la perception de l’élément stressant est une combinaison de quatre réponses : (1) la réponse comportementale, (2) la réponse du système nerveux autonome, (3) la réponse neuroendocrine et (4) la réponse immunitaire. Ces réponses modifient les fonctions biologiques de l’organisme.

La détresse peut donc provoquer des problèmes de santé physique en altérant des fonctions biologiques. Ces modifications peuvent réduire l’immunité, rendant l’animal vulnérable aux pathogènes présents dans son environnement. Plus longtemps l’animal sera en présence d’un stress, plus il aura de risques de développer une pathologie.

Le stress peut favoriser des ulcères gastriques et des coliques/diarrhées. Il peut écourter la digestion, inhiber l’inflammation, suspendre la cicatrisation ou la réparation de tissus lésés, diminuer la perception de la douleur. Il peut induire des troubles de la reproduction, une diminution de la fertilité, une diminution des performances, de la croissance, et de la production de lait car l’adaptation physiologique que demande le stress est coûteux en énergie.

À l’inverse, des dérèglements des fonctions biologiques notamment digestives peuvent être à l’origine de stress émotionnel et de troubles comportementaux comme une augmentation de l’agressivité ou de la nervosité.

Le stress a également un impact sur la santé mentale : troubles du comportement, stéréotypies, dépression. Le stress (comme l’isolement) peut conduire à des comportements d’hyper vigilance liés au comportement de proie du cheval. Ou il peut induire une frustration accompagnée d’une augmentation de l’excitation et de l’anxiété. Cette situation provoque l’apparition de comportements anormaux. Si la frustration persiste, le comportement est répété et peut se transformer en comportement fixé, automatisé ; c’est alors ces comportements que l’on appelle stéréotypies.

Comment gérer le stress de son cheval ?

Plusieurs études ont montré l’influence de l’alimentation sur le comportement et son utilité pour réduire la sensibilité aux stress. En effet, limiter les apports d’amidon permet de réduire le pic glycémique après un repas qui pourrait engendrer de l’excitation et de la nervosité, cela permet de réduire les risques d'ulcères gastriques.

Les ulcères gastriques engendrent du stress et de la nervosité voir des stéréotypies chez le cheval. L’inverse n’a pas été prouvé mais toutes les situations stressantes comme le transport ou la compétition sont des facteurs de risques des ulcères. Ainsi, un apport d’argile pour protéger la muqueuse gastrique peut être intéressant pour éviter un stress chez l’animal. Les chevaux stressés ou nerveux ont souvent une digestion microbienne altérée, à l’inverse une altération du fonctionnement de l’intestin peut être une cause de stress et de fragilité face aux pathologies.

Apporter des levures pour améliorer la digestion et optimiser le fonctionnement digestif peut donc aider. En effet, elles permettent de stimuler la digestion microbienne en apportant des enzymes et de stimuler l’immunité intestinale en inhibant la croissance de certains germes pathogènes. Il a été montré qu’une alimentation enrichie en matières grasses permettait de réduire le stress au repos et la réaction aux stress lors de période stressante. Enfin, une supplémentation en magnésium dans la ration permet de diminuer la réaction au stress et une supplémentation en tryptophane permet de stimuler positivement le cheval.

C’est en prenant en compte tous ces éléments que nous avons formulé SPORT MIX ZERO, découvrez-le maintenant !

Sources :
C.S. Bagshaw, S.L. Ralston, H. Fisher, 1994. Behavioral and physiological effect of orally administered tryptophan on horses subjected to acute isolation stress. Applied Animal Behaviour Science, 1-12.
J. Malmkvist, J. M.Poulsen, N. Luthersson, R. Palme, J. Christensena, E. Søndergaard, 2012. Behaviour and stress responses in horses with gastric ulceration. Applied Animal Behaviour Science , 160– 167.
W. Pearson, J. MacNicol, 2017. Acute Effects of a Single-Dose Nutritional Product on Stress Response and Task Completion in Horses. Journal of Equine Veterinary Science, 86–91.
A. J. Redondo, J. Carranza, P. Trigo, 2009. Fat diet reduces stress and intensity of startle reaction in horses. Applied Animal Behaviour Science, 69–75.


Suzie Bathellier
Chef de produit