Les minéraux sont souvent peu ou mal pris en compte lors du calcul de la ration. Ils ont pourtant des rôles fondamentaux pour le fonctionnement de l’organisme. Un bon équilibre minéral de la ration est donc indispensable pour l’intégrité de l’organisme et bien sûr pour les performances sportives ou la reproduction.

On distingue les macro-éléments dont les besoins journaliers s’expriment en grammes par animal et les oligo-éléments qui sont exprimés en milligrammes par animal.


Les macro-éléments

Le calcium (Ca) et le phosphore (P) sont indispensables pour une bonne minéralisation des os du cheval. Celle-ci nécessite également un rapport phosphocalcique (Ca/P) adapté, ainsi qu’un apport suffisant en vitamine D.

- Le rapport phosphocalcique doit être supérieur à 1. En effet, un excès important et répété de phosphore par rapport au calcium peut provoquer une ostéofibrose, qui se traduit par une fragilisation des os. On observe ce déséquilibre lorsque l’on distribue des rations contenant beaucoup de céréales, qui sont plus riches en phosphore qu’en calcium.

- L’excès relatif de calcium est moins dangereux. Il faut cependant que le rapport phosphocalcique soit inférieur à 3, sinon, le calcium peut gêner l’assimilation d’autres éléments minéraux et provoquer des carences.

- Le rapport phosphocalcique optimal se situe entre 1,5 (entretien, reproduction) et 1,8 (croissance, travail). Il faut en tenir compte pour corriger les rations : les céréales sont largement déficitaires en calcium par rapport au phosphore. En revanche, le foin de pré est plutôt excédentaire en calcium par rapport au phosphore. Le rapport phosphocalcique des aliments industriel varie selon qu’ils sont complet, complémentaires de fourrages ou de céréales.

- Les besoins en calcium sont compris entre 20 et 56 g/jour selon le stade physiologique et ceux en phosphore sont de 13 à 36 g/jour. Les besoins sont plus faibles pour un cheval à l’entretien, et ils augmentent pour un animal au travail, en croissance ou en gestation. C’est lors de la lactation qu’ils sont les plus importants.


Le chlorure de sodium (NaCl, sel pur) est un élément nécessaire aux échanges cellulaires, dont les pertes sont importantes dans l’urine et la sueur. Les besoins augmentent fortement lorsque le cheval transpire beaucoup et il devient alors indispensable de complémenter sa ration sinon il risque de présenter des signes de fatigue et de se montrer moins résistant à la chaleur. Une carence chronique se traduit par une diminution de l’appétit, le « pica » (le cheval à tendance à manger ses crottins ou d’autres aliments non comestibles), et un poil rugueux. La solution la plus simple est de laisser une pierre à sel à disposition en permanence : il autorégule sa consommation en fonction de ses besoins. ( PIERRE MINERALE ).
Le potassium (K) est utile chez les chevaux de sport car il augmente l’excitabilité musculaire. Les carences en potassium sont rares, surtout si la ration est composée d’au moins 50 % de fourrages. Les excès sont plus souvent observés que les carences : attention notamment à l’utilisation de mélasse qui est très riche en potassium.

Le magnésium (Mg) est un sédatif du système nerveux central et périphérique. Comme pour le potassium, les fourrages en sont bien pourvus et on observe peu de carences. Celles-ci peuvent éventuellement survenir chez le poulain non sevré, car le lait est pauvre en magnésium. C’est le syndrome du poulain contracté.

Les besoins en soufre (S) ne sont pas connus chez le cheval. Un excès de soufre est néfaste car il diminue l’assimilation du cuivre et du sélénium.
Les carences ou déséquilibres en macro-éléments touchent donc essentiellement le calcium, le phosphore et le chlorure de sodium. Les complémentations en minéraux doivent toujours être raisonnées car une mauvaise complémentation peut être néfaste voire dangereuse.

 

Les oligo-éléments

Le cuivre (Cu) est antianémique et favorise le développement et la résistance des os. Il peut être utilisé chez les poulains pour prévenir les problèmes ostéo-articulaires. Les carences sont dues à une faible teneur en cuivre des fourrages,  aggravée lorsque le pH des sols est trop élevé ou lorsqu’il y a un excès de soufre ou de molybdène dans le sol qui diminue l’absorption du cuivre par les plantes.

Le zinc (Zn) joue un rôle dans l’ossification, l’intégrité de la peau et l’élaboration de la corne (en synergie avec le cuivre, la biotine et la vitamine A). Les carences sont également dues aux faibles apports par les fourrages et aux excès possible d’autres minéraux (calcium et phosphore par exemple). Des apports de cuivre et de zinc peuvent donc être conseillés, surtout pour les chevaux ayant une ration composée principalement de fourrages. Attention cependant aux excès important de cuivre qui diminuent l’assimilation du zinc par l’organisme.

Le fer (Fe) est un facteur antianémique. Les carences sont très rares et le risque se situe plutôt dans les excès. Le fer, s’il est absorbé en quantité trop importante, va gêner l’assimilation d’autres éléments, ce qui peut provoquer des carences. A forte dose, il s’avère toxique.
Le manganèse(Mn) agit sur la fertilité et le développement osseux. Les carences sont rares et souvent dues à des excès d’autres éléments (le calcium, le phosphore, l’acide phytique notamment). Les carences sont moins rares dans les régions à sols calcaires ou dans les cas de rations à base de fourrages de légumineuses.

Le cobalt (Co) intervient auprès de la microflore digestive et permet notamment la synthèse de la vitamine B12 (rôle antianémique). Le risque de carence est très faible.
Le sélénium (Se) à un rôle anti-oxydant (avec la vitamine E). Le risque de carence est faible, sauf dans les régions à sol primaire (Massif Central, Vosges, Ardennes).
L’iode (I) permet la synthèse des hormones thyroïdiennes et il intervient également dans les mécanismes de l’ossification et de la reproduction. Les carences sont très rares, sauf si des facteurs antithyroïdiens sont présent dans la ration (choux, colza, etc.).
Les éléments pour lesquels une correction de la ration est souvent nécessaire sont le calcium, le phosphore, le chlorure de sodium, le cuivre et le zinc. Cette complémentation nécessite des précautions et une bonne analyse de la ration : les excès sont souvent aussi néfastes que les carences.

Des compléments à petite dose

En conclusion, ne complémentez pas au hasard. Si vous nourrissez votre cheval avec des aliments industriel complets, ceux-ci sont bien pourvus et équilibrés en minéraux ( FIBER CLUB). Si ce sont des aliments complémentaires, vérifiez surtout le rapport phosphocalcique global de la ration. Si vous « fabriquez » vous-même la ration (foin et céréales), vérifiez également le rapport phosphocalcique ( MINFIRST) et mettez à disposition une pierre à lécher enrichie en cuivre et en zinc ( PIERRE MINERALE).

Les carences en minéraux ne sont pas toujours visibles à court terme et peuvent provoquer des problèmes à long terme. Si vous constatez une baisse de forme de votre cheval, un poil piqué ou terne, ou si vous avez un doute sur l’équilibre de la ration, n’hésitez pas à faire appel à votre vétérinaire qui pourra, grâce à une prise de sang, déceler des carences ou des excès en minéraux.

Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos