Production de fourrages équins : Comment augmenter la quantité de protéines ?

Tout comme la météo est un facteur important dans la production de foin, le sol influence le développement et la structure des plantes. Autrement dit, si vous n’êtes pas satisfait de la qualité de votre foin (notamment en teneur protéique), le coupable est peut être votre sol ! Comment la nature et les caractéristiques du sol peuvent-elles influencer la qualité de votre foin ? Réponses dans cet article !

Comme j’ai pu l’observer à travers mon étude, le plus difficile, en général, est d’avoir une concentration importante en protéines dans le foin. Alors, comment augmenter la production de protéines fourragères ?

S’assurer de l’apport en nutriments et oligo-éléments suffisant

La production végétale fonctionne en cycle avec la production animale, le prélèvement de matière organique tel que le foin doit être suivi de dépôt de matière organique comme que le fumier. L’azote est un composant fondamental des acides aminés donc de la quantité et de la qualité des protéines de la plante. Un stress azoté prolongé diminue la production de matière sèche et la teneur en protéines des fourrages. Un déficit en soufre (composant fondamental des protéines, présent dans certains acides aminés) peut mener à un rendement de récolte inférieur et une déficience en protéines brutes. La croissance et le développement des plantes ainsi que le métabolisme de l’azote dépendent aussi du manganèse, et du zinc. La fixation de l’azote dans la plante dépend du phosphore et du potassium.

S’assurer d’avoir un sol en bonne santé

Un mauvais foin peut être rééquilibré l’année suivante par une bonne gestion des sols, et notamment des amendements. La structure du sol, son pH et son humidité sont des paramètres importants de l’absorption des nutriments et oligo-éléments nécessaire au développement de la plante. Cela influence la production de foin en quantité et en qualité.

  • Un sol compacté et peu aéré risque de gêner le développement des racines des graminées et des légumineuses essentielles à l’absorption des nutriments. Dans un second temps, cela peut diminuer la vie du sol et donc les réactions chimiques nécessaires à l’absorption des nutriments tels que l’azote.
  • Un pH faible non corrigé par des chaulages, réduit l’accessibilité des nutriments aux plantes (calcium, magnésium, phosphore), et induit des niveaux toxiques d’aluminium et de manganèse. Cela favorise aussi le développement des adventices et donc la compétition avec celles-ci. Les légumineuses sont moins tolérantes à l’acidité du sol que les graminées, mais pour les deux espèces cela conduit à une baisse de production de matière sèche. À l’inverse, un pH trop élevé peut induire un déficit en fer et bore essentiels dans les mécanismes d’absorption de l’azote, et en phosphore jouant un rôle métabolique et structural dans la plante.
  • Un sol détrempé ou trop sec peut aussi avoir un impact sur la fixation de l’azote et l’accessibilité des nutriments.


Il faut travailler son sol afin d’améliorer l’aération, d’équilibrer le pH et l’humidité, mais aussi s’assurer que les espèces et variétés présentes dans la prairie soient adaptées aux conditions pédoclimatiques.

Jouer sur les associations d’espèces et de variétés

Les graminées et les légumineuses sont complémentaires et leurs associations optimisent l’utilisation de l’azote dans le sol. De plus, les légumineuses ont une teneur en protéines plus importante que les graminées. Le fourrage final verra sa teneur en protéines totales augmentée.

Il faut donc avant tout faire attention à son sol de prairie, vous pouvez pour cela faire des analyses de sol plus ou moins poussées, du pH et de la composition chimique à la structure complète du sol.


Source :
C. Huyghe, 2003. Les fourrages et la production de protéines. Fourrages, Association Française pour la Production Fourragère, 145-162.
A.Schneider, C.Huyghe, 2015 .Les légumineuses pour des systèmes agricoles et alimentaires durables. Editions Quae, 2, 555.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos