Ces quelques éléments de bases pratiques permettent d’établir des rations respectant les besoins quotidiens de votre cheval en matière d’énergie et d’apports nutritionnels.

C’est une évidence qu’il est bon de rappeler : vivre, c’est dépenser de l’énergie. Cette dépense varie selon l’activité du cheval. Chaque jour, certaines cellules de l’organisme sont renouvelées, certains éléments sont perdus, comme des poils et des crins, des sécrétions intestinales ou la sueur, et doivent être remplacés. C’est dans l’alimentation que l’organisme trouve l’énergie et les matériaux nécessaire à ce renouvellement. Pour pouvoir quantifier les apports en énergie et en protéines, un système a été mis au point par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA). L’énergie est quantifiée en Unité Fourragère Cheval (UFC). Une UFC équivaut à l’énergie contenue dans 1 kg de grains d’orge, soit 2250 kcal d’énergie nette. Ainsi, les fourrages contiennent autour de 0.5 UFC/kg de matière sèche, les grains de céréales contiennent de 0.8 UFC/kg à 1.32 UFC/kg. On estime qu’un hongre ou une jument adulte de 500 kg, qui ne travaille pas, à besoin de 4.2 UFC par jour. S’il effectue une heure de travail quotidien, il a besoin de 5 à 6 UFC par jour.

Il existe pour les protéines une unité qui tient compte de leur digestibilité moyenne. Dans le système INRA, on parle de MADC, pour Matière Azotée Digestible Cheval, ce qui grossièrement revient à 600 g à 700 g de protéines (selon la source, la digestibilité est de 40% à 80%).

Choisir les concentrés …

Mais pour nourrir un cheval, il faut d’abord lui apporter du fourrage. Ainsi, c’est en fonction de celui-ci qu’il faut choisir l’aliment concentré. Dans une ration foin + concentré, sans accès à l’herbe et sans foin de luzerne, le concentré peut sans problème contenir jusqu’à 100 g de MADC par UFC. En revanche, si le cheval est à l’herbe toute la journée et qu’on lui apporte en plus un concentré, il faut veiller à le choisir avec beaucoup moins de protéines.

Attention aux excès

L’excès de protéines est assez bien toléré chez le cheval, s’il peut boire suffisamment pour éliminer les déchets azotés produits. Mais il souille alors plus vite son box et cela peut favoriser les troubles respiratoires. L’excès d’énergie a une conséquence simple : le cheval prend du poids. Le risque secondaire est une fourbure. D’autres conséquences (fourbure, diarrhées, coliques, etc.) peuvent se produire si l’excès d’aliments n’est pas bien digéré.

Nourrir le cheval, c’est mettre à sa disposition en permanence au moins de l’eau, du fourrage et une pierre à sel. Il faut compter en 1 et 2 kg de fourrage sec pour 100 kg de poids corporel et distribué un concentré en fonction du fourrage et de l’activité du cheval. Deux règles d’or doivent être respectées : pas plus de la moitié de la ration sous forme de concentré et pas plus de 0,5 kg de concentré par repas pour 100 kg de poids corporel.


Les bases indispensables.

- Pas plus de la moitié de la ration sous forme de concentré.
- Pas plus de 500 g de concentré /repas pour 100 kg de poids corporel (soit environ 4 litres de granulés pour un cheval adulte par jour maximum).
- Si le fourrage n’est pas absolument à volonté, distribuer le repas de concentré au moins deux heures après le fourrage.
- Si le concentré choisi est traditionnel (fourrage + céréales), ajouter un complément minéral et vitaminé quotidiennement ( MINFIRST).
- Distribuer de l’eau au retour du travail mais attendre une demi-heure pour distribuer le repas de concentré.
- Attendre deux heures après un repas de concentrée pour travailler.
- Pour éviter ce qu’on appelle la maladie du lundi (myosite de l’effort ou coup de sang), diminuer la ration de concentré d’au moins la moitié les jours de repos, tout en laissant un peu plus de fourrage.
- Respecter des transitions alimentaires progressives (+ ou 1 litre par jour maximum, en mélangeant les anciens aux nouveaux aliments à chaque repas).

Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos