Vitamines : Adapter les apports aux besoins de votre cheval.

Vitamines : Mon cheval en a-t-il vraiment besoin ?

Chaque année, c’est la même chose : votre cheval a un petit coup de mou, et vous vous demandez immanquablement si le moment n’est pas venu de lui proposer une petite cure de vitamines …

Les vitamines sont des substances présentes dans l’organisme en très petite quantité, mais elles n’en sont pas moins indispensables à la vie. On distingue deux catégories de vitamines : les vitamines solubles dans l’huile (liposolubles) et celles solubles dans l’eau (hydrosolubles). L’apport de vitamines doit dépendre d’une part de l’existence d’un besoin nutritionnel et d’autre part des sources de vitamines que la ration (incluant fourrages et concentrés) est susceptible d’apporter.

La plupart des vitamines jouent un rôle dans les réactions métaboliques, c’est-à-dire dans le fonctionnement des cellules constituant l’organisme. Certaines vitamines interviennent dans le métabolisme énergétique, d’autres dans la protection des membranes, d’autres encore dans la multiplication cellulaire …

Le rôle des vitamines liposolubles

La vitamine D exerce un rôle d’hormone : elle régule le taux de calcium dans le sang en jouant sur son absorption dans l’intestin, son élimination dans l’urine et l’équilibre entre la formation et la résorption des os. La vitamine D est fabriquée à l’intérieur de la peau du cheval si celle-ci est suffisamment exposée aux rayons ultraviolets du soleil.

La vitamine A est nécessaire à l’entretien de l’organisme. Elle n’est pas fabriquée directement par le cheval, mais celui-ci est capable d'utiliser le bêta-carotène, un précurseur végétal de la vitamine A. La présence du bêta-carotène en très grande quantité dans l’herbe, la luzerne et les feuilles suffit en général aux chevaux lorsqu’ils sont au pré. En revanche, le bêta-carotène ne résistant pas à la dessiccation ou à l’action de la lumière, le foin en est pauvre, même si l’herbe qui a servi à le produire en était riche. Au-delà de six mois de conservation, même si le foin a conservé une belle couleur verte, on peut le considérer dépourvu de bêta-carotène.

La vitamine A et, dans une moindre mesure, et la vitamine D ont la particularité de pouvoir être stockées dans le foie, pour être ensuite utilisées au gré des besoins. Un mécanisme similaire existant chez le poisson, l'huile de foie de moruepermet un apport riche en vitamines A et D.

La vitamine E, antioxydant naturel, est largement présente dans l’herbe, dans les graines et dans les huiles végétales, et la vitamine K, anticoagulant, dans les feuilles végétales, en particulier la luzerne (même déshydratée). Un cheval aura donc besoins d’un apport en vitamines E et K s’il ne passe pas ses journées à pâturer une herbe abondante.

Le rôle des vitamines hydrosolubles

Sauf circonstances très particulières, le cheval adulte n’a pas besoin d’un apport supplémentaire en vitamines du groupe B. Les aliments classiques et les synthèses microbiennes dans le gros intestin suffisent en général à couvrir les besoins nutritionnels. Seuls les reproducteurs, les poulains en croissance et les chevaux de sport doivent recevoir des apports supplémentaires.

La biotine est synthétisée dans l’intestin du cheval, ce qui suffit normalement à couvrir les besoins. Cependant, certains spécialistes recommandent des apports de 1 à 2 mg par jour et par cheval. Par ailleurs une supplémentation est fréquemment proposée en cas de fragilité du sabot.

Dans un contexte non pathologique, l’apport de vitamine B9 est recommandé chez le poulain sevré et le cheval de sport, voire chez la jument reproductrice. Enfin, un apport complémentaire en vitamine B12 est recommandé chez le poulain sevré précocement, chez le cheval de sport, notamment lorsque la ration est très riche en céréales, et chez les chevaux anémiés.

Quel complément choisir ?

L’apport d’un supplément vitaminique dépend du cheval, de son alimentation et de ses conditions de vie. Un cheval adulte ayant une faible activité, vivant au pré toute la journée à la belle saison et recevant un aliment composé n’a besoin d’aucun supplément vitaminique.

Si ce même cheval reste au box quasiment en permanence et mange du foin et des céréales, il devra absolument recevoir un supplément minéral et vitaminique apportant des vitamines liposolubles. Le poulain, le cheval de sport, voire la jument reproductrice, qui reçoivent une ration à base de fourrage et de céréales devront aussi se voir proposer un supplément minéral et vitaminique apportant des vitamines liposolubles et des vitamines du groupe B ( Vita AD3E).

En résumé, les vitamines nécessaires au cheval qui ne pâture pas ou peu sont les vitamines suivantes (quantité données par tranche de 100 kg de poids vif) : A (6000 à 20000 UI), D (1500 à 3000 UI) et E (200 à 250 mg) couplée à un apport de 0.3 mg de sélénium, voire B1 (10 à 15 mg) et B2 (>6 mg).

Chez le poulain, la jument reproductrice et le cheval de sport s’ajoutent des besoins en vitamines B9 et B12. La biotine (B8) peut être apportée à des chevaux concernés par des troubles de la pousse de la corne, si les sabots sont correctement parés.

Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos