Bien préparer son cheval avant l'été

Comme chaque saison, l’été comporte aussi son petit lot de tracas, qu’il vaut mieux prévenir que guérir. En premier lieu, l’augmentation des températures s’accompagnement malheureusement des retours des insectes : moustiques, tiques, taons et mouches … Pourquoi sont-ils autant attirés par nos chevaux ? Car chez le cheval le mécanisme de thermorégulation s’opère grâce à la transpiration. Or la sueur du cheval est particulièrement salée … ce qui en fait une proie de choix pour les insectes ! Outre qu’ils énervent le cheval jusqu’à le rendre peu conciliant au travail, les piqûres des ces indélicates bestioles peuvent occasionner des réactions cutanées, ou être vectrices de maladies telles que la piroplasmose. Alors comment éloigner les insectes ? Quels sont les autres éléments qui doivent être pris en compte pendant l’été ?

Réponses dans cet article !


Pour lutter contre les insectes : revenez aux basiques !

Pour protéger votre cheval des insectes, vous pouvez utiliser des insectifuges, disponibles sous forme de spray ou de roll-on. Toutefois, certains chevaux, plus particulièrement ceux sujets à des problèmes de peau, peuvent mal les tolérer. Il convient dès lors de surveiller l’apparition d’irritations ou de pertes de poils dans les zones traitées.

Si votre cheval est dans ce cas, je vous conseille d’utiliser des produits à base de plantes comme les neutralisants d’odeur.

Outre ces produits à action limitée dans le temps, il est aussi possible d’équiper votre cheval d’un bonnet anti-mouches et/ou d’une chemise légère qui offrira une protection étendue aux plus sensibles.

L’hygiène des boxes et la qualité des litières sont également des facteurs à prendre en compte dans la lutte contre la prolifération des insectes, de même que la proximité d’eaux stagnantes.

Pour limiter les nuisances au sein même de l’écurie, des dispositifs répulsifs peuvent être installés. Les vieilles méthodes s’avèrent bien souvent les meilleures, à savoir l’inesthétique mais efficace papier collant tue-mouche. Depuis quelques années, nous avons mis sur le marché un modèle de piège anti-taon, composé d’une boule noire surmontée d’un entonnoir en plastique, qui se montre très efficace. Enfin, un autre remède de grand-mère consiste à donner de l’ail en poudre ou en flocons en complément au cheval. Assimilé via la ration alimentaire ; l’ail dégage en effet une odeur répulsive lors de la sudation.

Pensez au vermifuge !

Bien que la vermifugation ne se cantonne pas à la saison estivale, elle joue aussi son rôle pour protéger votre cheval des parasites digestifs à l’approche de l’été. Selon qu’il vive au pré, aille au paddock ou visite beaucoup d’écuries, l’équidé doit être vermifugé régulièrement. Cependant, retenez qu’il vaut mieux vermifuger moins mais à bon escient, plutôt que souvent et à l’aveugle.

La prévention reste la meilleure médication. Des règles simples telles que retirer quotidiennement les crottins du box et nettoyer régulièrement les mangeoires et les abreuvoirs permettent de limiter l’exposition du cheval aux parasites. Pour les chevaux à l’extérieur, le surpâturage augmente les risques de contamination.

Gare aux coups de soleil !

Comme les humains, certains chevaux ont une moins bonne résistance aux rayons du soleil que d’autres. Au printemps ou en été, il n’est pas rare d’observer une perte de poils ou l’apparition de boutons et de croûtes pouvant évoluer en plaies, principalement sur les membres, les pâturons, la tête et le nez du cheval. Si l’infection cutanée est écartée, ces symptômes peuvent s’expliquer par la photosensibilisation. Ce terme désigne l’ensemble des réactions liées à l’exposition aux rayons ultraviolets et à la présence dans la peau d’une substance photosensibilisante.

La présence de ces substances peut être due à l’ingestion de certaines plantes, dont les toxines entraînent une photosensibilisation, voire un dysfonctionnement des reins, ou à l’application de produits chimiques ou d’huiles essentielles, notamment à visée répulsive.

Les chevaux qui ont des zones dépigmentées telles que les balzanes sont les plus exposés à ces « coups de soleil ». Pour les prévenir, il est nécessaire que les chevaux en pâture disposent d’un abri leur offrant de l’ombre. Ils peuvent être couverts de chemises légères. Il faut alors veiller à l’éventuelle présence de plantes à risques, comme le millepertuis. Pour les chevaux allant au paddock, il faut privilégier les sorties nocturnes. Sinon ce sera le moment de sortir l’écran total ! Il existe en effet des protections solaires sous forme de crèmes étudiées pour les chevaux, mais les modèles hypoallergéniques à usage humain font également très bien l’affaire.

Prévenir le coup de sang !

Si le retour des beaux jours signe la reprise des compétitions et des randonnées, il faut savoir doser son effort. La montée du mercure requiert nécessairement une plus grande sollicitation au travail. A la plage comme sur un terrain de concours, un effort trop intense demandé sans préparation physique convenable expose le cheval à des mots plus ou moins graves, allant des simples courbatures aux risques de claquage musculaire et de myosite.

Plus connue sous le nom de coups de sang, la myosite consiste en une inflammation des muscles trop fortement sollicités. Le cheval affecté présente généralement des muscles tétanisés, une raideur des postérieurs et une démarche traînante. Dans les cas les plus sévères, la douleur musculaire est si intense que le cheval titube et n’arrive plus à se déplacer.

Je vous conseille donc d’organiser le travail de votre cheval autour d’un programme intégrant une augmentation progressive de l’intensité et de la durée du travail. Faites aussi des pauses régulièrement dans le travail et veillez à la bonne hydratation de votre cheval avant et après l’exercice. Vous pouvez également, à l’approche d’une séance intense, ajouter une cuillère à soupe d’aspirine ou de bicarbonate de soude dans la ration alimentaire, la veille et le jour même de l’exercice.

Enfin, été rime souvent avec manque d’eau. Il faut donc rester vigilant quant à la qualité des sols sablonneux, rendus plus profonds avec la sécheresse. Si le sol de la carrière est trop mou, mieux vaut privilégier les sorties en extérieur pour ménager tendons et muscles. Pour un moindre mal, vous pouvez également utiliser des bandes de travail, qui assurent un meilleur maintien.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos