La semaine dernière, j’évoquais les soins de base à apporter à la poulinière. Cependant, cela ne suffit pas à ce qu’elle soit prête pour la saison de monte. Cette semaine, donc, je m’intéresse en précision au fonctionnement de l’appareil reproducteur de la jument afin de comprendre les facteurs qui peuvent avoir un impact sur sa fertilité.


État des lieux de la jument

Avant tout, il faut vérifier l’intégrité de l’appareil reproducteur de la jument, voir si aucune fonction n’est lésée, des ovaires à l’utérus jusqu’à la vulve.

Un exemple bénin, la jument qui « pompe » (pneumovagin : air qui pénètre dans le vagin puis l’utérus). Cela peut être dû à l’âge ou à la conformation, mais la poulinière aura peu de chance de remplir si on la laisse en l’état. Coudre la vulve après nettoyage résoud souvent le problème.

La saison de monte 2016 se prépare en 2015. Il faut anticiper les problèmes de fertilité et les résoudre en intersaison ou en début de saison sur jument éclairée. Pour les juments qui n’ont pas pris cette saison, il faut dès octobre-novembre détecter les endométrites et faire des analyses. Une inflammation de l’utérus nuit en effet gravement à la fertilité. Des examens bactériologiques, cytologiques et histologiques ainsi que des traitements utérins (irrigations, antibiotiques intra-utéraux…) peuvent être prescrits par le vétérinaire en cas de doute sur une jument restée vide.

Ensuite, dès décembre, la mise sous lumière des juments non gestantes permet non pas d’augmenter la fertilité, mais de produire très tôt une activité ovarienne, donc une retombée en chaleur de la jument plus précoce. Cela augmente de un ou deux les cycles exploitables. Cependant, la mise sous lumière n’est pas pratiquée systématiquement par les éleveurs qui ne veulent pas de poulains précoces et préfèrent les voir arriver fin mars, à la pousse de l’herbe.

Par ailleurs, il peut être intéressant également de surveiller le démarrage de la cyclicité (sortie d’anoestrus) par une prise de sang hebdomadaire pour le dosage de la progestérone.

Autre point dont il faut tenir compte dans l’optimisation de la fertilité chez une jument : son âge. Les jeunes juments sont plus fertiles que les vieilles. On parle de jeunes juments en dessous de huit ans. Les juments suitées sont plus fertiles que les non suitées et maidens (jument jamais saillies). Quant à la jument de douze-quatorze ans qui sort de concours et n’a jamais pouliné, « la vieille maiden », son utérus est comparable à celui d’une jument de vingt ans qui a eu une dizaine de poulains, alors que l’utérus d’une jument de quatorze ans qui a eu sept poulains est comparable à celui d’une jument de six ans qui n’a jamais pouliné.

Une fois le fonctionnement de l’appareil reproducteur de la jument bien maîtrisée, reste à choisir le type de monte qui permettra d’optimiser les chances d’obtenir une bonne fertilité. C’est le sujet que j’aborderai la semaine prochaine !


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos