Jeunes ou vieilles, sorties fraîchement de la compétition ou poulinières de métier, les juments mises à la reproduction nécessitent des soins attentifs pour combler le vœu de leur éleveur : porter un poulain chaque année. Or, pour nombre de poulinières, c’est loin d’être le cas ! En dehors de toute fatalité, une bonne connaissance de quelques règles de base, ainsi que du « fonctionnement » de l’appareil reproducteur des juments et des types de monte qui sont proposés, permettent d’optimiser les chances d’une bonne fertilité.

Une jument qui reste vide cause une perte financière pour l’éleveur privé d’un poulain à commercialiser. Il se voit également obligé d’entretenir une mère pendant presque un an avant de la remettre à la reproduction. Or, bien souvent, quelques règles de base sont pourtant négligées dans la gestion des poulinières. Je vous propose donc, dans cette première partie, d’aborder les soins de base à apporter aux poulinières.


Les grands classiques : nourrie, vermifuger, vacciner

Cela se fait rare, les mentalités changent quant aux soins à apporter aux poulinières, mais il arrive encore de voir arriver à la barre des juments maigres, pas parées … en mauvais état sanitaire. Or la fonction de reproduction est un luxe : une jument trop maigre sera moins fertile.

Première étape, donc, veiller à l’alimentation de la poulinière. Dès octobre la jument vide qui sera mise à la reproduction doit recevoir une alimentation de bonne qualité et doit pouvoir s’abriter en cas d’intempéries dans un local sain et aéré, paillé confortablement. L’objectif est simple : adapter au mieux la ration de la jument à son âge, sa taille, son état et ses conditions de vie.

Vous pouvez ensuite employer de petites astuces pour améliorer la forme de vos juments : ajouter des minéraux pour une meilleure condition physique par exemple, faire des cures de carotène (le béta carotène a une influence positive sur la fertilité de la jument) ou de vitamine E, et ne pas oublier la luzerne qui est une protéine indispensable.

On le voit, l’alimentation joue un rôle primordiale dans la fertilité de la jument, tout comme, incontournable et indissociable de rations équilibrées, la vermifugation.

Une jument infestée par les parasites, donc maigre, aura peut de chance de remplir. En règle générale, la poulinière vit au pré une bonne partie de l’année et mérite un suivi antiparasitaire sérieux : en moyenne quatre fois par an, à adapter selon le degré de parasitisme de la jument, ce que révèle, en cas de doute, un examen coprologique.

Bien nourrie, la jument doit aussi présenter patte blanche à la porte des haras, autrement dit, être à jour de ses vaccins : la vaccination contre la grippe est obligatoire pour les juments produisant en SF ou AA, et la vaccination contre la rhinopneumonie, maladie génératrice d’avortements et de poulains mourant peu après la naissance, est fortement recommandée.

En bon état, vaccinée, vermifugée, parée régulièrement (pour le confort et la longévité de la poulinière, car ses tendons antérieurs fatiguent plus lors de la gestation), la jument est-elle prête pour la prochaine saison de monte ? Pas encore ! Et c’est le sujet que je vous propose de lire la semaine prochaine …


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos