peripartum chez les poulinières

Comme je vous l’expliquais la semaine dernière, les quantités importantes d’amidon dans les rations de nos chevaux sont de plus en plus controversées. Mais comment compenser la baisse du taux d’amidon au sein des aliments tout en couvrant les besoins en énergie ?
En utilisant les fibres et les lipides ! Comment les utiliser ? Quels sont leurs intérêts ? Cette semaine, je fais le point sur ces deux sources d’énergie qui sont devenues incontournables dans la ration de nos chevaux.


Les lipides, quel intérêt ?

Chez les chevaux présentant des besoins nutritionnels très élevés , je vous conseille de complémenter leur ration avec de la matière grasse , de façon à augmenter la concentration énergétique de votre ration globale.

Pour ce faire, utilisez de l’huile qui, à quantité égale, apporte environ trois fois plus d’énergie que les céréales.

Bien que les lipides ne soient pas présents en grande quantité dans le régime alimentaire de base du cheval, il est capable de les valoriser. La digestion des lipides a principalement lieu dans l’intestin grêle du cheval où des enzymes (lipases) découpent les triglycérides en acides gras longs. Les acides gras produits sont absorbés et peuvent alors être utilisés par le cheval comme une source d’énergie.

Les lipides ont donc l’avantage d’offrir une source d’énergie très concentrée et complémentaire de l’amidon et qui ne provoque pas de pic d’insuline. Cependant, ils ont l’inconvénient de générer plus de déchets dans l’organisme, notamment au niveau du foie et d’exiger un apport plus important en antioxydants.

Le cheval, cet herbivore …


Cette évolution de ration va de pair avec la hausse de la part de fibres dans les rations de nos chevaux afin d’améliorer l’absorption et la digestion des aliments, mais aussi pour favoriser le bon mental des équidés.

Je vous rappelle que les chevaux demeurent des herbivores dont l’organisme est conçu pour manger 10 à 15 heures par jour. Aussi, si vous avez tendance à distribuer moins de fourrage pour des questions pratiques de stockage, il serait préférable d’améliorer vos pratiques.

Fibres ne veut pas uniquement dire foin ou herbe, en effet, lors de l’élaboration d’une ration, les formules riches en fibres font notamment la part belle au son, à savoir l’enveloppe des céréales ainsi qu’à la luzerne. La diversité des sources cellulosiques employées permet d’apporter des profils complémentaires aux autres sources de fibres ingérées par le cheval et présents au sein de l’écurie, comme le foin de prairie ou la paille.

Pour finir, il est important de préciser que les fourrages à forte valeur nutritive , ayant une teneur élevée en glucides solubles et/ou en protéines très digestibles dans l’intestin grêle, peuvent fournir au cheval des acides aminés et des sources d’énergie (glucose et acide gras) rapidement disponibles, adaptés aux animaux à forts besoins spécifiques comme les très jeunes chevaux et les athlètes.

Vers des aliments fibreux tout en un ?


Sur le marché il existe aujourd’hui deux types de produits ayant fait des fibres leur principal atout : les substituts du foin et les aliments ultra fibreux .

Prenant souvent la forme de briquettes de foin séché (BRICK DYNAVENA par exemple), ils sont principalement destinés à des chevaux âgés ou présentant des problèmes de mâchoire. Par contre, ils ne présentent pas d’intérêt pour les autres chevaux, pour qui, il vaut mieux distribuer du foin en quantité suffisante (soit 8.5 à 12 kg de foin pour un cheval de 500 kg).

Les aliments ultra fibreux ne pourront donc jamais constituer la seule source de nourriture d’un équidé. En effet, s’ils sont complets sur le plan nutritionnel, ils ne suffisent pas à occuper et à tranquilliser un cheval qui a besoin de mastiquer une grande partie de sa journée.

En conclusion, il est important de retenir que le fourrage doit rester le principal apport de la ration d’un cheval (entre 60 et 80% de la ration). Comme celle de l’humain, l’alimentation du cheval est d’abord une affaire d’équilibre, dans tous les sens du terme : il faut proscrire les excès en tout genre et veiller à diversifier les sources de nutriments.

Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos