Adapter la ration de cheval atteint d'unlcère

J’en suis sûre, vous craquez régulièrement et offrez à votre cheval une petite friandise après une bonne séance de travail ou simplement à l’occasion d’une visite. Mais attention, pour que cela reste un moment de plaisir partagé, il est important de respecter quelques règles … Je vous propose cette semaine un petit tour d’horizon de ces aliments « plaisir » et de la meilleure manière de les utiliser.


Les carottes, les pommes et les poires peuvent constituer une excellente récompense. Elles ont l’avantage de pouvoir se partager, de s’emporter partout facilement, et d’être plutôt bon marché. L’artichaut est astringent, et provoque à ce titre un échauffement des muqueuses. En revanche, il contient, comme les autres aliments cités, beaucoup de fibres très fermentescibles. Il peut être distribué cru, en petit morceaux.

Mais attention, les fruits ne doivent ni être laissés en libre-service, ni être distribués entiers, pour éviter que le cheval ne les avale tout rond, au risque de provoquer un engouement. Le libre-service, de même que la présence d’un pommier ou d’un poirier dans une pâture, peuvent être dangereux, car ils peuvent générer une surconsommation (risquant alors d’entraîner des diarrhées par fermentations excessives, voire des coliques) ou l’ingestion de fruits entiers.

Le maître mot : la modération !

Il faut respecter certaines limites dans la distribution de ces aliments : 1 kg de carottes ou 2 à 3 pommes ou poires, ou un demi-artichaut dans une journée pour un cheval ; une carotte ou une demi-pomme ou une demi-poire pour un poney. Ces friandises représentent un apport nutritionnel assez faible, mais de bonne qualité (eau, fibre, vitamines, sucres).

On distribue souvent un morceau de pain dur aux chevaux. Le pain est un aliment très sec. Il est digeste, car il est cuit, et énergétique (apport sous forme d’amidon, comme les céréales. Le pain n’est rien d’autre que de la farine de blé et de l’eau !).

Le sucre, quant à lui apporte … du sucre ! Et donc également de l’énergie. A poids de matières sèches équivalentes, le pain et le sucre sont aussi énergétiques qu’une céréale comme le blé. Distribuez le pain en petit morceaux, idéalement gros comme un quartier de pomme (adapter la taille au gabarit du poney ou du cheval). Ne proposez jamais de pain moisi. Si vous avez un casier à pain, choisissez-le pas trop profond, de manière à toujours en voir le fond, et pensez à le vider régulièrement : c’est un nid à moisissures et à souris ! Les limites : une demi-baquette, en morceaux de 10 cm de long pour un cheval (la moitié pour un poney) ou quelques sucres, représentent un apport nutritionnel faible.

Les friandises prêtes à l’emploi correspondent en général à ce que l’on appelle un extrudé, c’est-à-dire de l’amidon soufflé cuit à la vapeur sous pression dans un extrudeur, pour en faire une croquette avec une forme particulière, parfois colorée et aromatisée (à la carotte, à la pomme, à la luzerne, etc.). Elles peuvent être enrichies de vitamines, mais la quantité ajoutée est faible, elles ne peuvent donc pas remplacer un apport nutritionnel équilibré.

Une dernière remarque, qui a son importance : toute combinaison entre plusieurs friandises citées dans cet article appelle à revoir la distribution de chacune à la baisse !


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos