Adapter la ration de cheval atteint d'unlcère

Les protéines jouent un rôle prépondérant dans l’organisme. Elles sont le constituant majeur des os, des muscles, des poils, de la peau, de la structure des cellules et elles interviennent dans de nombreux processus clés : transport de l’oxygène, système immunitaire, coagulation, digestion, etc.

Mais, à la différence des graisses, elles ne peuvent pas être stockées dans l’organisme et sont en quelque sorte toujours en mouvement. Chacune d’entre elles est produite, utilisée, puis détruite.


Pour compenser ces pertes, le cheval doit recevoir dans sa ration une quantité estimée à environ 300 g de protéines par jour pour un poids adulte de 500 kg. Mais autant que la quantité, la composition des protéines ingérées a son importance, afin que les acides aminés indispensables soient présents dans la ration. Je vous entends déjà souffler « moi je veux bien, mais je ne vois pas bien à quoi cela correspond ! » … explication dans cet article de blog !

Protéines et digestion

Les protéines sont composées d’acides aminés.

Certains de ces acides aminés peuvent être synthétisés par l’animal, d’autres doivent obligatoirement être apportés par la ration soit parce que l’animal ne peut pas les synthétiser soit parce que ces capacités de synthèse sont insuffisantes. Ce sont les acides aminés indispensables (AAI pour les intimes !).

Lorsque les protéines sont ingérées par le cheval , elles doivent être digérées, c’est-à-dire découpées en acides aminés et absorbées au niveau de l’intestin grêle. Mais toutes ne sont pas forcément digestibles. Certaines, comme le tourteau de soja , doivent être cuites pour inhiber certains facteurs antinutritionnels. Si les repas sont trop volumineux et le transit trop raide, elles n’auront pas le temps d’être convenablement digérées. Il sera alors préférable de diminuer le volume des repas, en passant par exemple de deux à trois repas par jour.

En alimentation animale, la principale source de protéines sont les tourteaux (sauf évidemment chez les carnivores comme le chien ou le chat ou le vison par exemple, qui tirent leurs protéines de la viande). Les protéines sont cependant présentes dans tous les aliments, mais en proportions variables et avec des teneurs en acides aminés très différentes.

Les légumineuses , sous forme de fourrage, de graines ou de tourteau, permettent de rehausser l’apport en protéines assez facilement. Elles sont particulièrement riches en lysine , un acide aminé indispensable, mais sont assez pauvres en acides aminés soufrés (méthionine, cystéine), également indispensables.

Les céréales contiennent beaucoup moins de protéines que les légumineuses, mais les acides aminés ne sont pas les mêmes. Elles sont riches en acides aminés soufrés , mais pauvres en lysine. Leur apport est donc à considérer comme complémentaire. Parmi les céréales, l’avoine est la plus riche en protéines, et la plus intéressante.

Quand faut-il compléter la ration du cheval en protéines ?

Pour raisonner les apports protéiniques chez les chevaux, un problème fondamental se pose : on ne connaît pas le besoin exact en chaque acide aminé chez cette espèce ! Ces besoins ont été étudiés et sont très bien connus pour de nombreux animaux, mais pas pour le cheval. On procède donc par comparaison et analogie avec les autres mammifères.

Certains acides aminés ont un rôle majeur bien connu : par exemple, la corne et les poils sont constitués d’une protéine, la kératine, qui contient beaucoup d’acides aminés soufrés. Chez un cheval qui a des problèmes de corne, de peau ou de poils, on cherchera à ajouter un complément nutritionnel apportant ces acides aminés.

Chez un cheval à l’entretien, le risque de carence dans le cas d’une alimentation correcte est faible. Si votre cheval manque d’état et que vous suspectez une carence en protéines, je vous conseille d’optez pour la méthode suivante :

  • Vous ajoutez la valeur d’un demi-pot de confiture par jour (environ 50 g) et par cheval de tourteaux de soja de bonne qualité.
  • Vous faites cela pendant un mois.
  • Soit vous ne constatez aucun effet et vous pouvez arrêter avec la conscience tranquille.
  • Soit le cheval reprend de l’état ou a un plus beau poil (c’est souvent un bon critère) et vous avez intérêt à continuer.


Par contre, pour un animal en croissance, pour une jument allaitante ou pour un cheval fournissant un travail important, une complémentation en lysine peut être profitable. C’est aussi le cas pour de vieux chevaux qui n’assimilent plus très bien. Dans ce cas, il préférable de réaliser un bilan nutritionnel (demandez-moi, c’est gratuit !) qui prendra en compte la qualité de votre fourrage (herbe, foin, luzerne) pour ensuite compléter cet apport.



Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos