La perception du goût et de l’odeur est un mécanisme essentiel pour le cheval lorsqu’il s’alimente. Tous les moyens sont donc mis en œuvre pour améliorer l’appétence d’un aliment.

Dans la nature, les chevaux ne choisissent pas leurs aliments en fonction de leurs seules qualités nutritives. Plus un aliment est appétant et plus l’animal aura envie de le consommer. Et cette appétence dépend de plusieurs caractéristiques : l’odeur et le goût bien sûr, mais aussi la consistance, la densité, le taux d’humidité …
Il existe peu d’études scientifiques sur les sens olfactifs et gustatifs du cheval. Mais on sait tout de même que le cheval dispose de récepteurs gustatifs pour percevoir les goûts salé, sucré, amer et acide. Ces sensations sont rarement perçues seules mais plutôt associées aux odeurs.

 

Le sucré avant tout !

La plupart des chevaux aiment le goût sucré. C’est pour cette raison que les industriels rajoutent dans leur préparation alimentaire de la mélasse ou des graines de caroubes (qui sentent le raisin sec). Face au goût acide, l’impression est plus mitigée. Certains chevaux refusent l’ensilage car cet aliment est trop acide. D’autres y prennent goût peu à peu, au point de le préférer aux aliments traditionnels.  Quant à l’amer, il est extrêmement rare de voir des chevaux apprécier ce goût. Ainsi, des luzernes de piètre qualité sont refusées à cause de leur forte amertume. Le salé est un cas particulier : ce n’est pas vraiment un goût qui leur plaît et pourtant les chevaux consomment régulièrement du sel pour répondre à leurs besoins. Ce produit est donc le seul à être consommé uniquement pour ses qualités nutritionnelles.
Le cheval apprécie aussi les aliments en fonction de leur consistance : ni trop dure ni trop molle. Pour les céréales, c’est un critère essentiel. Ainsi, les chevaux n’aiment pas les aliments trop riche en eau, ni en cellulose comme l’écorce des arbres. Formes et couleurs influencent-elles leurs choix ? D’après ce que l’on sait aujourd’hui, il ne semble pas. Entre floconné ( FLOC CLUB) et granulé ( CLUB GR) de la même composition, il n’y a pas vraiment de différence d’appétence. Et pour l’instant, aucune étude scientifique n’a apporté la preuve que les chevaux préfèreraient des aliments de telle ou telle couleur.


Des préférences individuelles

Chaque cheval développe ses propres préférences alimentaires. Un animal qui n’aura jamais mangé de sucre de sa vie ne présentera aucune attirance face à un petit cube blanc. A l’inverse, s’il a connu des désagréments digestifs après l’ingestion d’un aliment particulier, il aura tendance à ne plus le consommer par la suite.
Toutefois, il semble que le cheval ne soit capable de faire un lien entre un aliment et son effet « toxique » que si celui-ci se manifeste en moins de trente minutes. Cela explique pourquoi les chevaux ne savent pas éviter les plantes provoquant une intoxication retardée.
Le cheval est sans doute l’herbivore qui à la plus grande capacité alimentaire. Il est donc capable de manger de nombreux aliments, mais à condition d’effectuer des changements alimentaires très progressifs pour que sa flore intestinale ait le temps de s’adapter. Le cheval s’accommode également très bien d’une alimentation toujours identique. Si votre cheval venait à bouder sa ration, faites appel à votre vétérinaire, il est peut-être malade.

Enfin, n’oubliez pas que le plaisir est un élément essentiel de l’alimentation. Au pré, il n’est pas rare d’observer des chevaux se délectant de pissenlit ou de plantain. Ces végétaux n’ayant aucune qualité nutritive particulière, ils ne les mangent donc que par goût …


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos