Aménager sa graineterie dans son écurie

Votre cheval est chez vous ou en pension, il n’a jamais été particulièrement gros mais quand arrive l’hiver, il a vraiment du mal à rester en état. Même si ce problème est fréquent, il peut devenir une véritable source d’inquiétude.

Votre cheval est concerné ? Je vous accompagne cette semaine à travers mon article de blog pour vous aider à trouver les causes de ce phénomène.


La première réaction que vous devez avoir est de vérifier que votre cheval n’a pas de pathologie. Un point avec votre vétérinaire doit être fait pour écarter toute piste infectieuse, maladie métabolique, ulcères, etc.

Je vous conseille de profiter de cette occasion pour faire vérifier la dentition de votre cheval par un dentiste équin (elle peut être, dans un bon nombre de cas, défaillante).

Si tout est au point de ce côté-là, l’alimentation peut être analysée de manière plus fine. Pour cela, je vous conseille de vérifier plusieurs points.

Les quantités distribuées sont-elles réellement consommées ?

Ce point est essentiel, et j’insiste particulièrement sur les fourrages. En effet, pour grossir (et se maintenir en état), votre cheval doit pouvoir manger du foin (automne/hiver/été) ou de l’herbe (printemps), en continu et sans douleur (les ulcères peuvent faire diminuer l’appétit de votre cheval).

Concrètement, ce n’est pas parce que vous donnez 10 kg de foin à votre cheval qu’il les mange. Une partie des problèmes d’amaigrissement se rencontre sur des chevaux qui, malgré l’abondance, mangent peu voir pas du tout.

  • Sur des chevaux peu habitués à consommer du fourrage en grande quantité, le gros intestin est atrophié et peut mettre du temps à reprendre une forme normale. Il faudra passer par de la rééducation alimentaire.
  • La concurrence avec d’autres équidés peut rendre l’accès à la nourriture compliqué et restreindre la consommation.
  • Un environnement anxiogène pour le cheval (absence d’autres équidés par exemple) peut également avoir un impact négatif sur son moral et entraîner une diminution de sa consommation de fourrages.

Premier point à vérifier : mon cheval mange-t-il tout ce qu’il est censé manger ?

Pour cela il suffit de peser ce que vous distribuez (foin, aliments concentrés, etc.) et de vérifier ce qu’il reste au bout de 24 h. S’il mange peu de fourrages c’est que son système digestif est en peine. Pour mémoire, un cheval de 500 kg vivant au box devrait ingérer entre 12 et 15 kg de foin/jour si on veut l’occuper toute la journée et éviter les problèmes comportementaux et digestifs.

Les apports énergétiques et protéiques sont-ils adaptés à l’activité de mon cheval et prennent-ils en compte une reprise d’état ?

Pour cela, il est nécessaire de vérifier les apports en qualité et en quantité. Attention cependant : le réflexe habituel de rajouter de l’aliment concentré à la ration pour faire grossir son cheval se solde souvent par un échec.

Une trop grosse quantité de concentrés peut conduire à des ulcères d’estomac et empêche la prise de poids (quantité d’amidon par repas trop élevée).

Deuxième point à vérifier : ai-je bien intégré le besoin supplémentaire lié à la prise de poids dans ma ration ?

Cela passe obligatoirement par un calcul de ration qui va vous permettre de trouver la meilleure voie d’augmentation des apports caloriques : plus de fourrages, plus de lipides, plus de céréales, … Si vous souhaitez obtenir un plan de rationnement (gratuitement), je vous invite à contacter Équidéos au 0 801 800 100 (numéro gratuit).

La couverture minéral et vitaminique est elle assurée ?

Un cheval qui ne reprend pas de poids doit être bien suivi sur le plan de l’apport minéral, oligo et vitamines. Cette couverture peut être en partie assurée par les aliments du commerce mais la plupart du temps, cela n’est pas suffisant pour aider à la prise de poids.

De plus, si vous utilisez des matières grasses comme de l’huile pour rajouter des calories à la ration, les niveaux de vitamine E et sélénium doivent être rehaussés.
Troisième point à vérifier : mon cheval dispose-t-il d’un CMV (complément minéral vitaminique) qui couvre ses besoins ?

Tout comme le cheval obèse, le cheval maigre doit être considéré comme délicat à alimenter.

Souvent, lorsque je rencontre des chevaux qui manquent d’état, cela est lié à de trop grosses rations d’aliments concentrés, avalées trop vite et accompagnées de peu voir pas du tout de fourrages.

Jongler de jour en jour en rajoutant des litres d’aliments concentrés détruit la flore bactérienne du cheval, aggrave les douleurs et contribue inexorablement à la poursuite de l’amaigrissement.

Pour faire grossir un cheval, il faut se souvenir que c’est un herbivore …


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos