maladies hiver cheval

L’hiver est là, et avec lui, le froid. Quelles répercutions ce dernier a-t-il sur la santé de nos chevaux ? Comment éviter les maladies hivernales ? Comment gérer au quotidien le travail de son cheval ?
Le point cette semaine dans mon sujet consacré à cette saison.

A comme … Avant-propos

Comme le check-up avant la saison de concours, faut-il passer par la case vétérinaire, avec bilan sanguin et contrôle de l’état général du cheval, à l’entrée de l’hiver ?

Pas nécessairement si votre cheval est adulte et en bonne santé et si ce dernier est vu annuellement par un vétérinaire lors de ses rappels de vaccins par exemple.

En revanche, un bon état des lieux du milieu de vie de votre cheval peut être utile. Il s’agit alors de vérifier la présence d’un abri de bonne qualité, si le cheval vit en pâture, de vérifier l’état des clôtures et de s’assurer de la présence d’un accès à l’eau qui ne risque pas de geler lors des baisses de température.

Avec un cheval un peu âgé, ou suivi pour une pathologie chronique, comme le syndrome de Cushing, par exemple, une consultation pré-hivernale peut être intéressante associée, au besoin, à un bilan sanguin.

Dans tous les cas, et quel que soit l’habitat du cheval (pré ou box), il est nécessaire de vérifier la validité des vaccins du cheval.

A comme … Alimentation

Pour les chevaux vivants au pré, et se nourrissant exclusivement d’herbe en été, il est important d’introduire progressivement du foin de bonne qualité dans le courant de l’automne, en fonction des conditions climatiques.

Concernant les concentrés, il n’est pas toujours utile d’augmenter la quantité distribuée à votre cheval. La ration alimentaire d’un cheval (type, quantité et fréquence des repas) doit s’adapter à l’activité de l’animal, et à son état général et à son état d’embonpoint.

Par exemple, un cheval au repos vivant au box en hiver verra sa ration diminuer alors qu’un cheval âgé un peu juste d’état et vivant à l’extérieur pourra voir sa ration augmenter en quantité et/ou en qualité.

B comme … Boue

Pour les chevaux vivant au pré, les abords des abris, de l’eau ou les entrées de pâtures sont souvent très boueux.

Stagner ou évoluer dans ces bourbiers peut donc s’avérer préjudiciable pour le bon état des fourchettes des chevaux. En effet, l’humidité sous les pieds est toujours potentiellement problématique.

Une solution ? Une bonne hygiène des pieds et un parage réguliers sont nécessaires ! La mise au pré des chevaux nécessite donc un suivi régulier des pieds. Les curer une fois par jour permet de vérifier l’état général de la corne, des fourchettes et de s’assurer de l’absence de corps étrangers (caillou, morceau de bois, etc.) pouvant générer une boiterie.

C comme … Coliques hivernales

Les coliques hivernales sont en générales liées à trois causes fréquentes.

Dans le premier cas, le cheval ne peut pas boire suffisamment (eau gelée) ou ne veut pas (eau trop froide). Il est donc important de se préoccuper de l’accès à l’eau.

La deuxième raison peut être due à un manque d’activité associé au fait que le cheval peut avoir tendance à manger toute sa paille et à présenter alors de la constipation.

La troisième cause de colique se présente en fin d’hiver, lorsque l’herbe des pâtures redevient riche. Le cheval est alors sujets à des distensions d’intestin liées à de la fermentation alimentaire. Un cheval remis en pâture à la sortie de l’hiver doit donc toujours l’être de façon progressive.

C comme … Couvertures

Il n’est pas toujours indispensable de couvrir son cheval en hiver, à condition qu’il ait accès à un abri et qu’il vive de façon permanente au pré. A l’inverse, un cheval mis ponctuellement en extérieur en hiver devra être couvert.

Si l’on souhaite couvrir un cheval en extérieur, vous devez penser à favoriser les étanches. Si le cheval est au travail, le port d’une couverture de box évitera qu’il ne produise trop de poils et ne transpire trop à l’effort. En transpirant, il risquerait en effet d’attraper froid à la fin des séances. Après le travail justement, si l’on veut couvrir un cheval alors que celui-ci est trempé de sueur, il faut choisir une couverture en polaire.

D’une manière générale, il faut toujours adapter la couverture à la taille du cheval. Une couverture trop grande ou trop petite peut notamment favoriser l’apparition de plaies.

C comme … Coup de froid

Il faut éviter de laisser votre cheval dans les courants d’air, surtout lorsque ce lui-ci est mouillé. Son instinct lui permet de se protéger des intempéries à condition d’avoir accès à un abri conçu intelligemment, tenant compte notamment de l’orientation des vents dominants. Le moyen de prévention reste cependant la vaccination.

E comme … Échauffement

En hiver, il est important d’adapter le travail de votre cheval aux conditions climatiques. Si les séances s’effectuent en manège, le travail peut être accompli de façon classique en prolongeant éventuellement la détente en cas de grand froid.

C’est après la séance qu’il sera important d’éviter que votre cheval se refroidisse trop vite. Il faut le sécher au mieux et le couvrir le temps qu’il sèche.

Si le travail s’effectue en extérieur, il faut penser à bien vérifier l’état du terrain. Le sol gelé est à éviter, par exemple ! En dehors du sol, les précautions sont identiques que pour un travail en manège.

Par conséquent, il faut prendre le temps de faire marcher le cheval au pas au moins quinze minutes avant de commencer à prendre le trot ou le galop. Cette phase de détente peut également être le temps des premières flexions d’encolure, à condition d’y aller doucement. Au bout de quelques minutes au pas, le cavalier peut également commencer à demander à son partenaire de bouger gentiment ses hanches vers l’intérieur et l’extérieur d’un cercle, par exemple.

F comme … Froid

Le froid, tout comme l’humidité, aurait-il tendance à renforcer les rhumatismes des chevaux ? Concrètement, sont-ils plus raides à la sortir du box ou au début du travail en plein hiver qu’en plein été ?

Oui et non : ce sont les changements de temps liés aux variations de la pression atmosphérique qui favorisent les douleurs articulaires de type rhumatisme. C’est donc le cas en début et fin d’hiver lors des changements de saison.

G comme … Gale de boue

On peut inclure la gale de boue dans les pathologies cutanées liées à l’humidité, bien que le terme de gale de boue soit abusif. En effet, il s’agit d’une pathologie parasitaire au sens strict. Or, on emploie généralement ce terme pour parler des pyodermites des plis du paturons liées à l’humidité avec surinfection bactérienne la plupart du temps, c’est-à-dire sans aucun parasite.

La vraie gale de boue est un parasite environnemental. Les pyodermites des plis du paturon sont le produit des macérations dues à l’humidité surinfectée par des bactéries.

Il est donc important de surveiller l’hygiène des paturons, afin d’éviter l’apparition de ces pathologies douloureuses, voire handicapantes pour le cheval.

M comme … Maladies hivernales

Les pathologies hivernales de types virales sont les principales pathologies rencontrées en hiver avec certains types de coliques et les pathologies cutanées liées à l’humidité.

Afin de limiter le risque d’infection virale, le cheval doit être protégé du froid, des courants d’air et de l’humidité. De plus, ses vaccinations doivent être à jour. Si un cheval dans une écurie ou un pré présente de la fièvre (à savoir, plus de 38.5°C), il faut alors éviter tout contact avec ses congénères pour limiter au maximum les risques de contagions à tout l’effectif. Il faut alors prendre immédiatement contact avec son vétérinaire.

P comme … Pathologies cutanées

Ces problèmes de peau sont favorisés par l’humidité, notamment dans les plis du paturon. Le fait de sécher ces zones à la fin de chaque séance de travail peut limiter le risque d’apparition de ce type de problème.

De manière plus générale, l’hygiène des plis est également importante. Aussi la tonte des membres est parfois conseillée afin de favoriser le séchage de la zone, ainsi éventuellement, que le nettoyage à l’iso-Bétadine savon, par exemple.

T comme … Tonte

La fréquence de tonte varie d’un cheval à l’autre en fonction de la vitesse de repousse du poil.

Les types de tonte dépendent de l’usage et des habitudes de chacun. Chez les chevaux de selle, il est courant de voir des cavaliers ne pas tondre l’emplacement de la selle, ce qui aide à protéger la peau des frottements.

T comme … Travail

Certes l’hiver, la fréquence des concours diminue. Pour autant, il n’est pas judicieux de laisser votre cheval sans activité.

Les chevaux doivent donc continuer à être sortis quotidiennement, même si l’intensité des efforts demandés est moins importante. Il est conseillé de maintenir une activité de base tout l’hiver afin de garder le cheval en bon état musculaire. Si ce n’est pas le cas, il faut prévoir une période de remise en activité adaptée en fonction du niveau du cheval.

V comme … Vaccins

L’hiver, les chevaux doivent être vaccinés contre la grippe, la rhino et le tétanos.

V comme … Vermifuges

En fait, il est surtout important de vermifuger les chevaux après les premières gelées, avec un vermifuge complet.

Cependant, la vermifugation (fréquence, type de vermifuge) doit s’adapter aux conditions d’existence de chaque cheval. En effet, la fréquence varie en fonction de l’habitat (box versus pré, troupeau versus cheval seul, densité de pâturage, proximité d’autres espèces, …). On conseille une vermifugation tous les trois mois environ.

Pour savoir si un cheval a besoin d’être vermifugé, il peut être conseillé de réaliser une coproscopie. Cette dernière permettra de déterminer si le cheval en a besoin et si oui, pour quel type de vers.

Les jeunes chevaux de moins de 18 mois doivent être vermifugés très régulièrement, c’est-à-dire tous les mois au départ, puis tous les 2 à 3 mois.

En cas de doute, il est fortement conseillé d’en discuter avec son vétérinaire.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos