Essentielle en CSO, la préparation physique du cheval exige un entraînement progressif, régulier et personnalisé, afin de permettre à l’animal d’acquérir le souffle, l’endurance et la musculature nécessaires aux efforts qu’il aura à fournir.


La préparation physique du cheval est cruciale en CSO car plus votre monture a de la condition, plus le travail à l’obstacle sera facilité. Par ailleurs, une bonne préparation physique évite bien des soucis de santé, que ce soit au niveau articulaire, musculaire, tendineux … A cet égard, les chevaux souffrent en général davantage d’un manque de travail et d’entraînement que l’inverse. Évidemment, le programme de mise en condition doit tenir compte de divers paramètres, comme l’âge de l’animal, son état de santé, son niveau de dressage, son tempérament, les compétitions à venir … Il est bien certain, par exemple, qu’on n’établira pas le même programme pour un jeune de 4 ans à peine débourré que pour un 8 ans qui a déjà de l’expérience. De plus, n’espérez pas mettre un cheval en condition du jour au lendemain, c’est un travail de longue haleine qui exige plusieurs mois d’entraînement régulier et progressif. 


Sortez votre cheval

« Un cheval qui a un bon moral est le préalable indispensable à un bon travail. »

Le premier conseil à donner, pour bien préparer un cheval physiquement, c’est de le sortir souvent, car plus un cheval bouge, mieux il se porte. Dans cette optique, le laisser au box sous prétexte de lui accorder un jour de repos est une ineptie. Si vous n’avez pas le temps de le monter, essayez au moins de mettre votre cheval au pré ou au paddock. D’ailleurs, on n’insistera jamais assez sur la nécessité d’offrir l’accès au pré aux chevaux tous les jours. Cela permet de les détendre physiquement et psychiquement. Or le moral est tout aussi important que le physique chez les montures de compétition !

Le travail, c’est la santé !

« Sautez peu, mais régulièrement. »

L’idéal, si vous en avez la possibilité, est de sortir votre cheval deux fois par jour, en prenant soin de varier les plaisirs (dressage, obstacle, trotting en extérieur, etc.). Pour ce qui est du travail à l’obstacle proprement dit, il est préférable d’effectuer de petites séances d’obstacle (dix à quinze sauts au maximum tous les deux ou trois jours) plutôt qu’une grosse séance hebdomadaire dont le cheval aura plus de mal à se remettre (courbature, fatigue). Et pour cause, en sautant peu mais régulièrement, le cheval s’adapte physiquement et se gymnastique sans forcer. A l’entraînement, pas question cependant de sauter haut trop souvent, sous peine d’user prématurément votre monture. Dans cet esprit, privilégiez le travail sur cavaletti, excellent pour mettre votre cheval en confiance, améliorer le geste, la coordination des mouvements, les réflexes et entretenir la musculature. D’autre part, sauter souvent ne signifie pas négliger le travail de dressage sur le plat. Un bon cheval d’obstacle est d’abord un cheval bien mis, capable de galoper en équilibre, d’accélérer, de revenir à la demande du cavalier, de changer de pied rapidement … L’accent doit par conséquent être mis sur les transitions, les changements de pied, le travail sur deux pistes, l’assouplissement sur des cercles, etc.



Souffle et endurance

« Le trot pour renforcer le physique, le galop pour le souffle. »

Une ou deux fois par semaine, des trottings d’une vingtaine de minutes sont bénéfiques pour endurcir le physique du cheval et renforcer ses tendons. Mais pour ce qui est du souffle et de l’endurance, rien ne remplace le travail au galop. Que ce soit en extérieur ou en carrière, effectuez de courtes sessions de galop de deux minutes, entrecoupées d’une minute de récupération au pas. Au départ, contentez-vous de quatre ou cinq sessions au petit galop, puis augmentez progressivement la cadence du galop et le nombre de sessions pour arriver à sept ou huit. N’oubliez pas, après avoir galopé, de trotter votre cheval pendant cinq à dix minutes pour lui permettre de récupérer.



Développez sa musculature

« Les variations de rythme pour muscler votre monture. »


En CSO, le cheval a besoin d’une musculature adaptée aux efforts qui lui sont demandés. Pour développer celle de votre monture, multipliez les variations de rythme. Ainsi, vous pouvez, par exemple, galoper lentement, puis accélérer très fort sur dix à douze foulées, puis ralentir à nouveau et accélérer ensuite … les montées en extérieur permettent de renforcer le dos. 



Adaptez le travail et surveillez

« La forme et le moral de votre monture détermineront le contenu de votre séance. »


Prenez toujours en compte le travail de la veille. Selon que votre cheval ait fait un trotting de vingt minute ou qu’il ait participé à un concours durant deux jours d’affilés, vous n’aborderez pas la séance de la même manière. Tenez également compte de la forme de votre monture. Surveillez son moral, son appétit, sa bonne récupération, après l’effort, l’état de ses membres … A la moindre raideur ou chaleur suspecte, levez le pied. Et si votre cheval vous semble fatigué ou morose, adaptez votre programme, emmenez-le en extérieur.

 


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos