C’est un mode opératoire quelques fois nécessaire, mais dont la mise en œuvre requiert des précautions.

Qui mettre au régime et quand ?

Cela concerne les équidés « gourmands » et/ou ceux qui travaillent peu ou pas (convalescents) tout en bénéficiant, sous des climats favorables, d’herbages trop riches par rapport à leur besoins. Sont concernées, également la plupart des races de poneys, car celles-ci sont rustiques, à l’instar des ânes, qui ont eux aussi des besoins limités en alimentation. Mais aussi des chevaux précocement à la retraite qui, par exemple, pour cause de douleurs chroniques se déplacent moins bien mais ne cesse de manger.


Quand au timing, c’est entièrement une question de coup d’œil. Il faut bien connaître son animal. En cas de doute, n’hésitez pas à demander l’avis d’un pro. Un sujet anormalement gras s’observe assez facilement car il présente des zones visibles à l’œil nu de stockage de graisse en sous-cutanée au niveau du ligament nucal, situé sous la crinière (chignon), sur les fessiers de part et d’autre de la queue, au niveau des lombaires en haut de l’abdomen et, éventuellement, derrière les épaules, sur le plat du thorax. Quoi qu’il en soit, les équidés, en vieillissant, deviennent de moins en moins tolérants à cet excès de poids qui déclenche des désordres physiologiques hormonaux, des douleurs articulaires par surpoids, etc.


Les choses à faire

Dans le même esprit qu’il faut diminuer la ration d’un cheval la veille du jour où il ne travaillera pas, si vous envisagez de partir en vacances, votre absence s’accompagnant d’une diminution de la charge de travail de votre cheval, il faudra réduire drastiquement durant cette période ses rations énergétiques et remplacer celles-ci par des fourrages, ou mieux par une mise à l’herbe, de façon à ce que le cheval puisse se dépenser, avec complémentation raisonnée ou nulle selon la qualité de l’herbage.

Fibres et CMV

Un régime doit toujours comporter un certain nombre de fibres, fussent-elles de moyenne qualité nutritive (paille, foin, son), car l’équidé, en tant qu’herbivore, a besoin d’avoir des fibres régulièrement dans son intestin.


Riche en fibres (cellulose) tout en ayant qu’une très faible valeur énergétique, le son de blé est un ingrédient intéressant. Toutefois, il ne faut pas trop y recourir ou savoir l’agrémenter de morceaux de carottes, d’endives, etc., sinon il peut lasser certains chevaux.


Il faut complémenter en CMV (Complément minéral vitaminé) (MINFIRST) un sujet « au régime » bien davantage que des équidés ayant une alimentation normale, au risque de le carencer gravement. Symptômes visibles : mauvais poils, mauvaise pousse de la corne, système immunitaire déficient, etc.

Bon à savoir

- On ne met jamais un cheval au régime l’hiver.
- Recourir à un régime n’induit pas une coupure complète de l’alimentation.
- Supprimer tout apport en fibres peut engendrer de graves pathologies telles que l’entérite avec déviation de la flore intestinale du gros intestin.
- Apporter quotidiennement à un cheval au régime un CMV correspondant à son stade physiologique (âge, rythme de travail, etc.) et le mélanger dans du son frisé (mouillé) dans lequel on peut ajouter des quartiers de pommes, des carottes coupées de façon à le rendre appétent.
- Le printemps et le début de l’automne coïncide, sous nos latitudes, à la période de la pousse maximale de l’herbe, où l’on peut observer des excès de poids. Soyez vigilants !
- Au box, il n’y a pas de saisonnalité, tout dépend donc de la charge de travail demandé au cheval.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos