Pour bien gérer l’alimentation du cheval de compétition, il faut bien sûr adapter la ration au type d’effort demandé. La préparation s’effectue plusieurs semaines à l’avance, mais il y a quelques règles à respecter lors de la compétition pour faciliter l’effort et la récupération.

Compétition : gérer son alimentation pour optimiser ses performances.

De façon générale, l’alimentation du cheval pendant la saison de compétition est adaptée au type d’effort demandé. L’alimentation doit permettre de fournir au cheval les nutriments dont il aura le plus besoin pendant l’effort. Pour les efforts d’endurance, la ration est composée de beaucoup de fibres (environ 75 % de la ration), et de matières grasses sous forme d’huile végétale ( huile de soja). Les aliments concentrés sont utilisés en quantité relativement réduite.

Pour les autres disciplines sportives, qui correspondent à un effort plus court et plus intense, le pourcentage de fibres dans la ration peut descendre jusqu’à 60 %, le reste étant distribué sous forme d’aliments concentrés ( Sport GR).

L’excès de protéines est particulièrement néfaste chez le cheval de sport car cela augmente le taux d’urée dans le sang, ce qui est préjudiciable pour l’effort. Il faut donc apporter des protéines de bonne qualité, en quantité limitée (environ 10 % de la ration).

Enfin, un paramètre important est la quantité de magnésium. Le manque de magnésium pendant la compétition est très fréquente chez le cheval de sport, et il entraîne notamment une faiblesse musculaire et des tremblements. Il faut donc veiller à ce que le magnésium soit en quantité suffisante dans la ration et éventuellement complémenter légèrement avant la compétition.

Juste avant la compétition, pour les chevaux d’endurance, on donnera la ration la plus près possible de la course : foin à volonté et, éventuellement, aliment concentré en petite quantité en même temps que le fourrage ( Endurace). De plus, on effectuera des apports réguliers pendant la compétition (sous forme de matières grasses par exemple ou de fourrage), afin de fournir de l’énergie en quantité suffisante pour tenir la durée.

Par contre, pour les courses et autres disciplines où l’effort est court et intense, il faut plutôt alléger le cheval pour optimiser la performance : c’est en partie pour cela que l’on donne moins de fibres dans la ration. De plus, on veillera à servir l’essentiel de la ration le plus loin possible du moment de la compétition (environ 6 heures). On peut cependant donner de 100 à 200 grammes d’aliment deux heures ou plus avant la compétition : cela permet un apport de glucides. Les glucides sont digérés, puis se retrouvent dans le sang, ce qui fait augmenter la production d’insuline. Lorsqu’il ya beaucoup d’insuline, les glucides sont stockés et non disponibles pour l’effort. Deux heures après l’ingestion d’une faible quantité d’aliments concentrés, le taux d’insuline est en diminution et les glucides sont alors disponibles pour l’effort. Il faut éviter tout apport de sucre et de féculent juste avant la compétition pour ne pas générer une augmentation du taux d’insuline dans le sang.

De façon générale et quel que soit le type d’effort, il faut faire attention à ne pas changer brusquement l’alimentation du cheval. Par exemple, si la compétition se déroule sur plusieurs jours, il faut penser à apporter le foin habituel du cheval, au moins pour faire une transition progressive le premier jour. Si cela n’est pas possible, il faut éviter de donner du foin radicalement différent (très grossier et fibreux par exemple). Si le cheval est à l’herbe, l’idéal est d’intégrer progressivement le foin dans sa ration la semaine avant la compétition (si l’on sait que l’on ne disposera pas d’herbe sur place).

Une erreur classique consiste à changer d’aliment concentré pour la compétition et à donner un aliment plus énergétique ou plus performant : cela peut entraîner des coliques ou des coups de sang. Il faut garder à l’esprit que l’alimentation est un facteur déterminant pour les performances du cheval, mais sur le long terme. Il faut donc absolument garder les mêmes aliments le jour de la compétition : s’il doit y avoir un changement, celui-ci aura été opéré plusieurs semaines avant le jour J.

Après la compétition : il faut aider le cheval à récupérer

Après l’effort, il faut bien sûr penser à abreuver le cheval, en petite quantité d’abord, puis à volonté dès qu’il s’est refroidit et n’est plus essoufflé. Pour les chevaux d’endurance qui auront beaucoup transpiré et donc perdu beaucoup d’éléments minéraux, on peut donner des solutions d’électrolytes composées d’éléments minéraux ( DÉOS ÉLECTRO ). Cela permet de compenser les pertes et donc d’aider le cheval à récupérer plus rapidement.

Les mashs et barbotages sont également très utilisés après l’effort : ils permettent de faire ingérer de l’eau au cheval et sont composés d’aliments très digestibles. Ils sont également très appétents. On attendra quelques heures après l’effort et on le donnera en quantité limitée si le cheval n’est pas habitué. Une bonne hydratation est très importante plusieurs jours après l’épreuve pour faciliter la récupération et pour le bien-être du cheval. On peut donc donner des mashs pendant quelques jours.

Enfin, comme pour la préparation à la compétition, il faut éviter les changements brusques d’alimentation : si le cheval est au repos quelques temps, à la fin de la saison par exemple, on diminuera progressivement la proportion d’aliments concentrés dans la ration.

Les compétitions sont des moments importants dans la vie du cheval et du cavalier : vouloir faire mieux peut être néfaste voire dangereux si on ne respecte pas les principes de base de l’alimentation du cheval.

Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos