Les jours de repos, le cheval a besoin de moins d’énergie que lorsqu’il travaille, d’autant plus qu’après un effort, ses muscles contiennent de l’acide lactique. La maladie du lundi est une myosite ou coup de sang, caractéristique des chevaux trop nourris les jours de repos, spécialement les lendemains d’effort, et donc souvent le lundi. Pour éviter ces déboires, je me suis intéressée à la question : Quelle marche à suivre face à cette problématique récurrente ?

Les consignes sont simples : foin et eau à volonté, concentrés (céréales, granulés, floconnés) réduits au moins de moitié ou remplacé par un mash léger et riche en fibres, un peu de sel(une poignée) et une activité modérée.

Mais l’apport de ces concentrés peut aussi être supprimé (on peut néanmoins conserver un litre de ration à l’heure de la distribution à toute l’écurie ou distribuer un mash). En revanche, on donne du foin en quantité importante pour que le cheval puisse manger toute la journée. Le foin apporte de l’énergie par fermentation lente, facilite le transit, améliore le confort digestif et donne envie au cheval de boire.

Malheureusement, la ration en foin est souvent trop petite, les jours de repos et les autres. Deux kilogrammes par jour ne suffisent pas. Pour un cheval de 500-600 kg, il faut 5 à 6 kg de foin par jour quand la ration de concentrés est importante (la quantité de concentrés ne doit pas dépasser la quantité de fourrage), et jusqu’à 10-12 kg de foin par jour quand la ration de concentré est quasi inexistante.

Le lendemain de concours, il ne s’agit pas de laisser le cheval enfermé dans son box. Il faut lui faire faire un exercice modéré : marcheur ou paddock. L’exercice stimule la circulation du sang, aide à éliminer l’acide lactique accumulé dans les muscles et permet une meilleure récupération. A noter qu’après un exercice intense, il faut privilégier la récupération active immédiate. Donc il ne faut pas mettre le cheval « au placard » juste après l’effort, mais plutôt lui faire faire de la marche active.

Par ailleurs, un cheval doit pouvoir disposer d’une pierre à sel dans son box ou dans son pré en permanence, au même titre que l’eau. L’apport de sel avec les repas de concentrés peut être quotidien, s’il s’agit d’un cheval de sport, qui est travaillé tous les jours entre 1 et 2 heures. En revanche, il ne sert à rien d’en apporter seul juste avant l’épreuve.

Le « lundi chômé » peut donc être assimilé à un jour de convalescence dans la mesure où l’on apporte aussi du foin en quantité généreuse et de petites quantités de concentré. Attention, si le cheval ne reçoit pas assez de foin, tout en étant inactif au box, il risque de manger la paille en quantité excessive, ce qui peut provoquer des coliques par stase (bouchon dans la grande courbure du côlon). Le cheval peut consommer de la paille, mais il la digère beaucoup moins bien que le foin ; la paille ne doit donc pas constituer le seul fourrage, en particulier lors des jours de repos, où la ration de concentré est réduite.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos