On appelle « céréales » les plantes cultivées principalement pour leurs graines, utilisées dans l’alimentation de l’homme et des animaux domestiques. Leur nom vient du latin cerealis, une référence à Cérès qui est la déesse romaine des moissons …

Les graines des céréales sont composées de 70 à 80% de glucides sous forme d’amidon, de moins de 15% de protéines, de moins de 5% de lipides et de sels minéraux. Comme elles contiennent beaucoup d’amidon qui est très énergétique pour les chevaux, on les classes dans la catégorie des aliments concentrés. Elles sont entourées d’une cuticule constituée de cellulose : le son.
En alimentation animale, les céréales sont généralement utilisées sous forme de graines entières, mais parfois seule l’enveloppe est utilisée (le son). Dans d’autres cas c’est toute la plante qui est utilisée pour l’ensilage de maïs notamment.

Quelles sont les céréales utilisées dans l’alimentation des chevaux ?

L’orge est la céréale la plus utilisée aujourd’hui dans l’alimentation des chevaux ( FLOCONS D’ORGE). Elle apporte une bonne quantité d’énergie et elle est peu coûteuse. Par contre, c’est un grain dur qui ne peut être donné brut. Il faut lui faire subir un traitement pour « casser » l’enveloppe et permettre ainsi au cheval de le digérer correctement. Qui n’a pas déjà vu dans les crottins des grains d’orge entiers non digérés ?

Le maïs est également beaucoup utilisé (FLOCONS DE MAÏS). C’est également un grain dur qui nécessite un traitement et qui se conserve beaucoup mieux que l’orge et l’avoine. Le maïs est très riche en énergie mais pauvre en fibres. Il contient une bonne quantité de protéines, mais celles-ci ne sont pas de très bonne qualité : il faut en tenir compte pour établir la ration.

Enfin l’avoine est la céréale qui était autrefois la plus utilisée dans l’alimentation des chevaux. Elle était très peu coûteuse car beaucoup cultivée, ce qui est moins vrai aujourd’hui. L’avoine a la réputation de contenir une substance nommée avénine qui excite les chevaux. Cette substance n’a en réalité jamais été isolée et n’existe certainement pas. L’avoine a l’avantage de pouvoir être donnée sans traitement préalable. Elle est riche en protéines de bonne qualité ( FLOCONS D’AVOINE). Elle contient notamment une bonne quantité d’acides aminés essentiels limitant pour la croissance osseuse et musculaire. L’avoine favorise donc une croissance musculaire importante et harmonieuse, ce qui est très utile pour les chevaux de sport. L’avoine est également plus riche que les autres céréales en matières grasses et en fibres. Elle est donc particulièrement adaptée à la digestion du cheval. Rappelons que le cheval tolère très bien les matières grasses et qu’il a besoin d’une certaine quantité de fibres dans sa ration.

 

Quels sont les traitements possibles pour améliorer la digestibilité des céréales ?

Ces traitements sont surtout utilisés pour les grains durs tels que l’orge et le maïs.

Le concassage ou aplatissage est réalisable chez soi lorsque l’on dispose d’un aplatisseur. Les grains sont broyés, ce qui permet de casser l’enveloppe et donc de libérer le contenu de la graine qui est alors accessible pour la digestion. En effet, pour les grains durs, le processus digestif n’est pas toujours capable de casser cette enveloppe, ce qui explique que les grains entiers peuvent se retrouver dans les crottins. Par contre, l’intérieur du grain est alors exposé à l’air, ce qui entraîne une oxydation de l’amidon et une altération des vitamines. Les grains concassés ne se conservent pas et il faut effectuer le concassage peu de temps avant la distribution de la ration.

Le floconnage est un procédé industriel qui consiste à une précuisson faisant éclater le grain. Ainsi, non seulement l’enveloppe est cassée, mais en plus la surface de contact avec des enzymes digestives est augmentée. Cela facilite donc la digestion et améliore l’appétence de l’aliment (FLOCONS 4x25).

Le trempage des grains est un procédé simple qui est souvent employé pour l’orge. En effet, le maïs est trop dur et le tremper n’augmente pas beaucoup sa digestibilité. L’orge trempée doit rester au moins 12 à 24 h dans l’eau, ce qui permet à la cuticule de ramollir suffisamment pour améliorer la digestibilité.

L’orge est également utilisée germée. Lors de la germination, la cuticule est en partie digérée par les enzymes de la plante pour laisser sortir la jeune pousse. Cela permet donc d’améliorer la digestibilité.

Enfin, les mashs et les barbotages sont des préparations à base de céréales, qui permettent d’améliorer la digestibilité des graines, mais aussi de réhydrater le cheval en lui faisant ingérer de l’eau pendant qu’il mange. La différence entre le mash et le barbotage est que le mash se mange alors que le barbotage se boit. Les mashs sont souvent utilisés après une compétition ou un effort intense pour permettre une meilleure récupération. Ils sont également utiles pour améliorer le confort digestif du cheval.

L’utilisation des céréales dans l’alimentation des chevaux

Le rapport  Ca/p de l’orge est de 0.23. Celui du maïs est de 0.15 et celui de l’avoine est de 0.24. Les céréales sont donc excédentaires en phosphore par rapport au calcium. Elles sont relativement pauvres en protéines, mais bien pourvue en énergie. Leur utilisation peut donc être intéressante pour le niveau énergétique de la ration mais il faut penser à rééquilibrer en minéraux et protéines.


Par exemple, si on analyse une ration classique à base d’orge (4 kg) et de foin (10 kg) pour un cheval de loisir qui travaille légèrement, on remarque que la quantité de matière sèche est correcte, l’apport protéique et énergétique est légèrement supérieur aux besoins. Le rapport Ca/p est de 1.2, ce qui signifie que la quantité de phosphore est trop importante par rapport aux besoins, même si les besoins sont couverts en quantité. Il faudrait donc corriger l’apport de calcium. Si on avait donné moins de foin, la ration serait encore plus déséquilibrée : avec 5 kg de foin par exemple, l’apport protéique est insuffisant et le rapport Ca/P est de 0.9, ce qui est très insuffisant.


Les céréales sont souvent utilisées en complément du foin comme ration de base des chevaux : il faut cependant penser à calculer sa ration afin de vérifier l’équilibre en protéines et minéraux. Pour rééquilibrer la ration, il peut être judicieux d’utiliser un granulé complémentaire de céréales ( MIXER GR), voire du foin de légumineuses riche en protéines et en calcium (LUZERNE BRINS LONGS).


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos