Alimentation du cheval emphysémateux

Les voies respiratoires atteintes par une affection ou une allergie ne filtrent, du fait de leur érosion, plus efficacement l’air environnant. Cela favorise donc l’entrée des poussières, bactéries et autres contaminants dans le tractus respiratoire. Si l’on considère que l’air apporte l’oxygène indispensable à la vie, il apparaît primordial que le cheval retrouve rapidement cette fonction vitale !

Quelles sont les précautions à prendre ? Quels types d’aliment doit-on favoriser ? Je fais le point dans cet article !


En plus du traitement prescrit par votre vétérinaire, et 15 à 30 jours au-delà de celui-ci, il est capital d’apporter à votre cheval un lieu de vie «avec moins de poussière et contaminants ». Vous devez l’éloigner de tout facteur irritant qui pourrait favoriser une rechute. Si, par la suite, ses problèmes respiratoires sont confirmés, cette hygiène de vie devra devenir pérenne.

Le nouvel équilibre alimentaire d’un cheval atteint par ce type de pathologies se traduit schématiquement par un apport accru en sucres lents, en matières grasses (lipides), en apports cellulosiques (fourrages), et une baisse des apports en sucres immédiats (glucides).

Quelles précautions pour un cheval au box ?

Si votre cheval est sur paille, celle-ci doit être rigoureusement sélectionnée. En effet, votre cheval la mastique à longueur de temps, et, durant sa période de traitement, une litière non adaptée augmente le risque d’inhalation de contaminants. Pour l’éviter, bannissez la paille d’orge, qui contient des épillets piquants, et privilégiez plutôt celle de blé. Choisissez-la longue, sans poussière ni moisissures. Si vous ne possédez pas de paille de cette qualité, utilisez comme litière de substitution, de gros copeaux de bois dépoussiérés.

Pensez également à éloigner le cheval du box lors du curage et du paillage, ces deux opérations engendrant énormément de poussière. De plus, pensez à utiliser la même litière dans les boxes mitoyens ainsi qu’à l’intérieur du véhicule de transport.

Quel foin lui donner ?

En fin de printemps, on finit souvent le stock de foin de l’année précédente. Si votre foin est poussiéreux ou s’il contient des moisissures, optez plutôt pour des foins de remplacement comme la Dynavena Brick ou le Horsehage High Fibre qui ont l’avantage de pouvoir être quotidiennement servis en plusieurs fois, et vont ainsi occuper le cheval, surtout si celui-ci est sur copeaux.

Aliments industriels, mashes et huiles.

Contenant peu voir pas de poussière (sauf au fond des sacs, à ne pas donner donc), les floconnés et les granulés industriels sont idéaux. Pensez aussi aux mashes pour les mêmes raisons, que ceux-ci soient cuits maison et distribués humides, ou précuits industriellement et servis mouillés. Ces préparations peuvent être agrémentées de son que l’on prendra soin d’humidifier.

Vous pouvez aussi agrémenter la ration journalière en y incorporant entre 50 et 150ml d’huile (de colza, de lin, de pépins de raisin, etc.). Les matières grasses qu’elles contiennent vont aider à la cicatrisation des muqueuses. Il en va de même pour le miel liquide, un antibactérien naturel et efficace.

Doit-on proscrire certains aliments ?

Que ce soit pendant la durée du traitement ou pour tout le reste de la vie du cheval, les grains entiers ou aplatis peuvent être à proscrire de son alimentation. Les premiers, entiers à la forme pointue (avoine, orge, escourgeon), peuvent avoir tendance à irriter le pharynx. Les seconds, par leur transformation mécanique (applatissage ou concassage), génèrent de la poussière.

Si les grains entiers d’avoine ou d’orge sont gros, il est possible de les tremper (au moins 24h) ou de les laisser germer (plusieurs jours). Dans le cas de grains modifiés, leur humidification ne change rien.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos