Soins pour la plaie cutanée des cheavaux

Avant de mettre vos chevaux dehors, si vos pâtures ont été quelque peu chahutées cet hiver, il peut être bon (voir nécessaire) de mettre en place un plan de « rénovation » ! Sur-semis, implantation, entretien, … cette semaine, je vous propose un article consacré à nos prairies !

La sélection de la ressource alimentaire (refus), le piétinement et la répartition hétérogène des crottins par les chevaux font de la prairie une ressource qui évolue dans le temps en fonction aussi des conditions pédo-climatiques.


Une gestion raisonnée et rigoureuse du pâturage de vos chevaux est donc nécessaire pour rendre votre exploitation des fourrages (foin et herbe) performante et durable dans l’alimentation de vos chevaux. Une prairie bien exploitée, bien entretenue et composée d’espèces adaptées aux besoins de vos chevaux vous permettra de produire un aliment sain et économique.

Comment et quand semer ?

Dans le cadre d’une implantation de prairie, si possible, je vous conseille de travailler le sol en surface 8 jours avant le semis avec un Rotavator ou une herse rotative ce qui vous permettra d’obtenir un lit de semence bien émietté.

Dans le cadre d’un sur-semis (rénovation de prairie), le sol doit être « griffé » au préalable.

Le semis doit être réalisé sur une terre ni détrempée, ni trop sèche.

  • Profondeur de semis pour une implantation : 0.1 à 1 cm maxi.
  • Profondeur de semis pour une rénovation : 0.1 à 0.5 cm maxi.

Le semis peut ensuite être réalisé à la volée et surtout suivi d’un roulage afin d’assurer le contact entre la graine et la terre.

Concernant la période du semis, même si il est préférable de le réaliser en fin d’été (mi-août à mi-septembre) quand le sol est encore chaud et les adventices moins agressives qu’un printemps (attention cependant à ne pas semer trop tard afin que les jeunes plantes soient suffisamment développées pour résister aux premières gelées), vous pouvez tout de même semer au printemps dès que les gelées ne sont plus à craindre (mi-mars) jusqu’à la mi-mai afin que les jeunes plantes soient bien installées avant la période estivale.

Quelles espèces choisir ?


Soins pour la plaie cutanée des cheavaux

Je vous conseille de préférer les et les ray-grass d’Italie diploïdes car ils résistent mieux au piétinement des chevaux et sèchent plus vite (pour la production de foin) que les tétraploïdes.

Comment entretenir et fertiliser ?

Soins pour la plaie cutanée des cheavaux

Pensez également à chauler régulièrement vos pâtures. 250 kg/ha de CaO sous forme de semoule suffisent pour relancer l’activité biologique et assainir le sol.

Pour les paddocks où l’accumulation de crottins est plus importante et les risques sanitaires plus élevés, je vous conseille d’apporter jusqu’à 1.5t/ha de CaO. Je vous conseille également de faucher les refus après le deuxième cycle de pousse pour rétablir l’homogénéité de la prairie, et d’étaler les crottins avec une herse ou un hérisson de prairie.

Comment utiliser sa prairie ?

Au début du printemps, c’est surtout la portance du sol qui conditionnera la mise au pré. Je vous conseille de diviser la surface totale de la prairie en plusieurs parcs et de prévoir 20 jours de repousse entre 2 passages. Le pâturage tournant vous permettra de limiter les zones hyper fréquentées et les zones de refus.

En été et automne, je vous conseille d’allonger le temps de repousses à 30 ou 40 jours ou de revenir à une parcelle unique. A l’automne, éviter le pâturage trop ras car les graminées ont besoin d’une hauteur de 5 à 8 cm pour bien redémarrer au printemps suivant.

Pour obtenir une hauteur de sortie de d’herbe de 5 cm et pour éviter toute surexploitation, la durée de pâturage ne doit généralement pas dépasser 8 à 10 jours. Si l’herbe manque, il vaut mieux concentrer les chevaux sur une petite surface, que l’on sacrifie, plutôt que de sur pâturer le reste de la parcelle.

En ce qui concerne la production de foin, je vous conseille de faucher sans tarder après l’épiaison, car, en cas de fauche trop tardive, les repousses ultérieures seront pénalisées et le fourrage de moins bonne qualité. C’est pour cette raison que je vous conseille de semer des plantes fourragères tardives. Quand cela est possible, préférez l’alternance de la fauche et du pâturage sur la même parcelle.

Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos