éthologie poulain

Cavaliers, nous avons tous connu un cheval qui présentait un suros … Comme son nom l’indique, le suros se situe sur un os. Conséquence d’une inflammation osseuse, le suros, douloureux au moment de son apparition, peut ne pas être gênant pour la locomotion du cheval. Il sera alors simplement disgracieux. Dans quelles circonstances apparaît-il ? Comment se soigne-t-il ? Cette semaine, on fait le point sur les suros !

Définition

Le suros provient d’une inflammation de l’os. Il résulte d’une blessure de la membrane recouvrant l’os. Cela donne lieu à une périostite, c’est-à-dire une inflammation locale de la couche externe d’un os long. En réponse à cette agression, un cal périostal se forme. Ses sites de prédilections se situent entre l’os du canon et les os rudimentaires ainsi qu’en face interne du canon. Néanmoins, les suros peuvent également apparaître sur les membres postérieurs.

Apparition

Les suros apparaissent lors d’un traumatisme direct externe, comme un coup de pied d’un congénère, soit lors d’un traumatisme direct interne, lorsque le cheval se touche aux allures élevées quand celui-ci à des aplombs panards, par exemple. Ils peuvent encore apparaître par élongation du ligament présent entre l’os canon et l’os rudimentaire interne. Dans ce dernier cas de figure, le ligament se calcifiant avec l’âge, les deux os se soudent et résistent mieux aux sollicitations. De plus, il est à noter qu’une carence en calcium, lorsqu’elle est accompagnée d’un excès de phosphore, peut donner lieu à une prolifération de tissus fibreux à la surface de l’os. C’est ce que l’on appelle l’ostéofibrose.

Douleur

Le suros est douloureux à la palpation au moment de sa formation. Lorsqu’il est stabilisé, c’est-à-dire lorsque l’ossification est terminée et si l’inflammation est levée, cette sensibilité disparaît habituellement. Ensuite, le cheval sera plus ou moins sensible au suros en fonction du positionnement de ce dernier. S’il se situe près du ligament suspenseur du boulet, par exemple, le frottement généré peut être douloureux. A l’inverse, s’il se situe sur une face avant d’un canon, il peut être indolore. Il sera alors juste disgracieux, sans autre conséquence particulière.

Boiterie

Le plus souvent visibles à vitesse élevée, surtout au trot sur du sol dur, les boiteries peuvent être intermittentes ou continues. Pour savoir si le suros est réellement gênant pour votre cheval, et pour le visualiser parfaitement, l’examen orthopédique s’accompagne généralement de radiographies et d’échographies permettant d’affiner le diagnostic et le pronostic envisagé sur le suros en question.

Traitement

Les traitements conservateurs consistent à diminuer l’inflammation locale et les contraintes osseuses. Pour cela, une période de repos est donc requise, assortie d’une prise d’anti-inflammatoires et de cryothérapie gazeuse. Il est également possible de résorber l’inflammation avec des vésicatoires, ou encore des séances d’ondes de chocs pour diminuer le suros. Enfin, la ferrure pourra également jouer un rôle dans la répartition des pressions et dans l’amortissement lors du poser du pied.

Prévention

Il n’existe aucune solution miracle permettant à coup sûr d’éviter l’apparition d’un suros tout au long de la vie d’un cheval. Pour autant, afin de prévenir au maximum les risques, il est vivement recommandé d’utiliser des protections adaptées à sa monture lors des séances de travail. Enfin les éleveurs et propriétaires de poulains sont appelés à corriger les aplombs si nécessaires.

Visite d’achat

Le suros peut-il poser un problème au cours d’une visite d'achat ? La réponse est relativement simple : tout dépend de sa localisation. S’il se trouve à proximité du ligament suspenseur du boulet et qu’il risque d’engendrer des frottements avec ce dernier, une réserve pourra être émise.
En revanche, si les examens vétérinaires permettent de démontrer que le suros n’est ni gênant, ni douloureux pour le cheval, alors sa présence n’a aucune conséquence.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos